L’intime, le sensible, l’émotion : Emmanuel Meirieu a l’habitude de projeter le public à l’intérieur de ce triptyque. Cette signature fait de lui un metteur en scène d’une grande humanité qui assume de s’adresser au cœur du spectateur plutôt qu’à sa raison. Une posture rare dans le monde du théâtre qui a souvent tendance à mettre les larmes à distance.

Née à Lorient (Morbihan) et actuellement proposée au Théâtre du Nord, à Lille, la dernière création de l’artiste, Monarques, prolonge un travail amorcé de longue date. Emmanuel Meirieu pousse même encore plus loin les curseurs de l’empathie. A tel point qu’il serait tentant de confondre son appel à la compassion avec un sentimentalisme complaisant. Sauf que s’en tenir à ce constat premier serait négliger la ligne métaphorique déployée par l’auteur metteur en scène qui déplace son spectacle d’une réalité brute vers des zones fluctuantes où la mort règne en maître.

Le récit qu’il a écrit avec un de ses comédiens (émouvant Jean-Erns Marie-Louise) s’inspire d’histoires vraies. Il entrecroise des destins qui se rejoignent dans l’espace-temps de la représentation. D’un côté, l’envol d’un parapentiste qui piste la migration de papillons monarques quittant le Canada pour gagner le Mexique. De l’autre, l’exode de Mexicains qui font le trajet inverse en fuyant leur pays à bord d’un train de marchandises surnommé « la Bestia ».

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