C’est un conte circulaire, qui s’achève exactement où il avait commencé, sur une porte de prison qui s’ouvre, lourde, et se ferme en grinçant sur le regard du spectateur. Entre les deux, Deux procureurs tient tout entier, déroulant le parcours obstiné du protagoniste, traversant diverses officines de l’Union soviétique de 1937 au plus fort de la répression stalinienne, lancé dans une démarche administrative qui se révélera une descente aux enfers.

Cette enfilade de couloirs qui ne débouchent que sur eux-mêmes, on la connaît bien : c’est le décor labyrinthique du Procès, de Kafka, ou d’un inépuisable fonds de nouvelles russes, du Double, de Dostoïevski, à La Fosse, de Platonov, qui décrivent tous le même système sans échappatoire. L’Ukrainien Sergei Loznitsa, vent debout contre l’agresseur russe dans ses documentaires (L’Invasion, sorti en octobre) comme dans ses fictions, adapte ici une nouvelle moins connue, un texte maudit, interdit pendant quarante ans, de Gueorgui Demidov (1909-1987), scientifique soviétique envoyé au goulag.

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