La nuit, pendant que la cité dort, une bande de copains se retrouvent sur le parking d’un ancien centre commercial. Jusqu’au petit matin, ils se racontent les hauts faits devenus légendes des habitants de La Caverne des oiseaux, abrégé en La Caverne. Un grand ensemble, construit il y a quarante-cinq ans au milieu des champs, bien conservé, mais mal desservi par les transports publics. « Nous sommes des métis (mi-paysans, mi-banlieusards), plus proches des bois que des centres-villes, ce qui explique nos intonations (on abuse des onomatopées), notre façon de nous saluer (en levant le poing) et nos peintures », nous apprend l’un d’eux. Ces dessins d’aurochs et de bisons n’ont rien à envier à ceux de Lascaux.

Brouillage des époques et des frontières, nouvelle mythologie des banlieues, prose claquante : dès l’abord de Quatre jours sans ma mère, l’univers de Ramsès Kefi séduit. Six mois après Le Retour du roi Jibril (L’Iconoclaste), ouvrage collectif célébrant la culture orale des cités, qu’il a orchestré avec Rachid Laïreche, l’ancien journaliste de Rue89 et de Libération retourne sur les lieux du conte. Cette fois, il y va seul, avec l’envie brandie, dès le début du roman, de rompre avec « les récits de [nos] conteurs les plus doués [qui] surexploitent le passé ». Il n’y aura qu’un narrateur, Salmane, et son histoire ouvre une brèche dans la routine des conteurs : sa mère, Amani, 67 ans, a quitté la résidence familiale sans explication, provoquant la panique dans la cité.

Recomendar A Un Amigo
  • gplus
  • pinterest
Commentarios
No hay comentarios por el momento

Tu comentario