« Bonjour tout le monde, je m’appelle Loan, j’ai 26 ans et, aujourd’hui, je lance mon premier live. » Eclairé par un anneau de lumière monté sur un trépied et branché à un iPhone dernier cri, le sourire de la jeune femme peine à dissimuler sa timidité. Elle sait qu’elle devra la dompter pour devenir, d’ici un mois, créatrice de contenus professionnelle sur la plateforme TikTok. A ses côtés, Julien Chaudron, 32 ans, est davantage rompu à l’exercice, mais n’en mène pas large non plus face à la dizaine de spectateurs qui les observent en direct.
La scène se déroule non loin de la porte Maillot, à Paris, dans les bureaux partagés d’Olyn, un groupe français spécialisé dans le marketing électronique. Forte de près de 3 000 talents du Web, l’agence Live’Up y a officiellement lancé, mercredi 1er octobre, ce qu’elle appelle un « incubateur TikTok Live », c’est-à-dire une formation gratuite destinée à quelques personnes souhaitant se professionnaliser dans l’art d’animer une diffusion en direct. Et, surtout, de la monétiser.
Certes, avec ses 27,8 millions d’utilisateurs mensuels en France, le réseau social du géant chinois ByteDance est d’abord connu du grand public pour ses courtes vidéos verticales. Mais sa dimension « live » représente pour lui une manne financière majeure, grâce aux commissions prélevées sur les transactions effectuées par les spectateurs en direct. C’est avec cette idée en tête, et en sachant que le service natif d’e-commerce TikTok Shop serait lancé à la fin du mois de mars dans l’Hexagone, qu’une poignée d’incubateurs y ont vu le jour au cours des derniers mois.