Retour sur la fashion week de Paris et la fin d’une saison qui aura marqué l’histoire de la mode

Rarement une semaine de la mode aura autant fait parler. Qualifiée d’« historique » par de nombreux commentateurs, la saison printemps-été 2026, présentée à Paris du 29 septembre au 7 octobre, a marqué un tournant avec l’arrivée de plusieurs créateurs à la tête de grandes maisons : Matthieu Blazy chez Chanel, Jonathan Anderson chez Dior, Pierpaolo Piccioli chez Balenciga ou encore Jack McCollough et Lazaro Hernandez chez Loewe. D’autres marques ont elles aussi ouvert un nouveau chapitre (Jean Paul Gaultier, Mugler, Carven). Au total, 74 défilés et 37 présentations ont rythmé ces neuf jours, témoignant d’un foisonnement créatif d’une rare intensité.

Les superproductions de défilés se sont succédé, de la tour Eiffel au Grand Palais, entre décors monumentaux et armées de caméras diffusant chaque instant en direct. Mais, derrière cette effervescence, l’industrie du luxe traverse une zone de turbulences économiques, alors qu’elle fait face à son premier ralentissement depuis la crise financière mondiale de 2008 (en excluant le choc temporaire dû au Covid). Dans ce contexte, le secteur renoue avec son réflexe d’exclusivité, le cercle se resserre : globalement moins d’invités aux défilés mais davantage de célébrités en première ligne. Les petites marques elles-mêmes chassent la star, conscientes qu’une apparition – comme celle de Rosalía chez la créatrice Julie Kegels – peut suffire à provoquer un court-circuit algorithmique.

En parallèle, jamais la mode n’a été autant débattue sur les réseaux sociaux, à la manière d’un divertissement global. Les commentateurs se multiplient, portés par la viralité des réseaux, et l’audience en redemande, avide d’images et de débats instantanés. Mais ce public de la mode 2.0, bruyant et passionné, n’est pas celui qui achète. Il like, partage, consomme des images, mais ne sort pas forcément sa carte bancaire.

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