Cinq romans, un essai d’histoire, un d’éthologie et un autre d’art… Voici les brèves critiques de huit ouvrages notables en cette quarante et unième semaine de l’année.

Dans ce premier roman très autobiographique, l’écrivain Usama Al Shahmani, né en Irak en 1971 et exilé en Suisse depuis 2002, retrace sur un mode merveilleux l’extraordinaire intégration d’un demandeur d’asile irakien dans une petite bourgade de Suisse alémanique. Usama a fui la terreur d’un pays en guerre et ne sait comment prendre pied dans un autre qui n’a connu que la paix. Sans argent, ne maîtrisant pas l’allemand, Usama vacille dans son foyer pour étrangers. La nouvelle de la disparition de son frère, probablement assassiné, le choque. C’est alors qu’il se met à randonner, commençant à son insu à devenir un peu suisse. Comme tous les habitants de la région, il parcourt les sentiers et grimpe sur les sommets. Mais le cheminement d’Usama répond aussi à un autre appel, qui vient de très loin, des rives de l’Euphrate, là où les arbres relient le ciel à la terre, les vivants aux morts. Usama se surprend à leur parler. Il a soudainement l’impression de « l’emporter sur l’ombre » : à mesure qu’il se confie à eux, il se sent tiré « du côté ensoleillé ». Dans un style qui mêle de façon très subtile le conte populaire arabe à la prose poétique de langue allemande, l’auteur revendique, avec cet étonnant roman, des appartenances multiples : à deux pays, l’Irak et la Suisse, et à deux royaumes, celui de la nature et celui de la littérature. C. Le.

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