Le procureur n’a pas mâché ses mots. Il a estimé que l’ex-première ministre Sheikh Hasina, 78 ans, méritait « la peine de mort » et a requis contre elle, jeudi 16 octobre, « la peine maximale ». « Pour un simple meurtre, la peine de mort est la règle. Pour 1 400 meurtres, elle la mérite 1 400 fois », a plaidé le procureur Tajul Islam. « Si telle est sa sentence, alors le peuple obtiendra justice », a-t-il estimé. La « bégum de fer », qui a régné sur le pays pendant plus de quinze ans, est accusée d’avoir orchestré la répression des manifestations durant les mois de juillet et août 2024, au cours desquelles 1 400 personnes sont mortes, selon l’ONU.
Les charges retenues contre l’ancienne dirigeante sont lourdes. Elle a été inculpée par le tribunal de « complicité, incitation, facilitation, conspiration et incapacité à empêcher les meurtres de masse pendant le soulèvement de juillet » ayant mené à sa chute, des chefs d’accusation constituant des « crimes contre l’humanité ». Son procès s’est ouvert le 1er juin à Dacca, en l’absence de la principale intéressée, qui vit désormais en exil en Inde. Les demandes répétées d’extraditions de la part du Bangladesh sont jusque-là restées lettre morte, contribuant à significativement envenimer les relations entre Delhi et Dacca, autrefois proches.