Pour l’apéro, la chanteuse Zaz boit du thé et mange des frites. Ce n’est pas commun. En revanche, plus classique, elle donne rendez-vous au Petit Olympia, un bistrot chic qui jouxte le célèbre music-hall, où la chanteuse n’arrive même plus à compter le nombre de fois où elle a remis des prix et joué. La première fois, c’était en janvier 2009, elle participait au festival tremplin Génération Réservoir, qu’elle a remporté. Elle y chantait déjà de sa voix légèrement éraillée Je veux, son tube anticonsumériste : « Je veux d’l’amour, d’la joie, de la bonne humeur/C’n’est pas votre argent qui f’ra mon bonheur. » On y était, et on était sûr que sa voix d’un autre temps et son premier couplet la vouaient à l’échec : « Donnez-moi une suite au Ritz, je n’en veux pas !/ Des bijoux de chez Chanel, je n’en veux pas !/ Donnez-moi une limousine, j’en ferais quoi ?/ Papalapapapala. » Quinze ans et cinq albums plus tard, presque tous certifiés double ou triple platine, on ne pouvait pas avoir plus tort.

Zaz n’est pas seulement un phénomène national, c’est une star internationale. Pour défendre son sixième album, Sains et saufs, publié fin septembre sur son nouveau label, Tôt ou Tard, elle part en tournée, d’abord dans l’Hexagone. Toutes les dates sont complètes, même l’Olympia le 3 décembre, puis elle prend la route pour le reste de l’Europe et enfin l’Amérique du Sud. Avec Aya Nakamura, elle est l’artiste francophone la plus écoutée dans le monde et dépasse sur les plateformes en nombre de streamings les totems de la variété française comme Jean-Jacques Goldman ou Francis Cabrel. Malgré tout, elle a gardé la simplicité de la jeune Tourangelle, la langue bien pendue et l’œil pétillant. Polie, elle demande : « Ça ne vous dérange pas si je mange ? »

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