Dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, Delphine Jubillar a été tuée par son mari. L’infirmière de 33 ans, mère de deux enfants, rejoint officiellement la longue liste des victimes de féminicides, le temps pour Cédric Jubillar, comme il l’a annoncé, d’interjeter appel de sa condamnation, prononcée, vendredi 17 octobre à 15 h 15, par la cour d’assises du Tarn, à Albi. Il sera à nouveau présumé innocent. Il conviendra alors de renoncer à l’indicatif et de revenir au conditionnel.
Trente ans de réclusion criminelle. La main de la cour et des jurés n’a pas tremblé. La peine prononcée est exactement celle requise par l’avocat général Pierre Aurignac. On n’aura connaissance que dans trois jours de la feuille de motivation de l’arrêt de la cour d’assises, qui détaillera les éléments ayant forgé leur intime conviction. Mais ce verdict dit déjà qu’au terme de quatre semaines de débats, une majorité d’au moins sept voix – sur les six jurés citoyens et les trois magistrats professionnels composant la cour – a considéré que la surabondante affaire Jubillar n’était qu’un tragique mais ordinaire meurtre conjugal de plus. Et qu’un « faisceau d’indices » peut constituer une preuve suffisante.