La société NSO Group, condamnée en mai pour le piratage de centaines de téléphones via la messagerie WhatsApp, a vu, vendredi 17 octobre, sa sanction réduite en appel à 4 millions de dollars (3,4 millions de d’euros environ) au lieu de 168 millions de dollars.

Meta, la maison mère de WhatsApp, accuse l’entreprise israélienne d’avoir placé, en 2018 et 2019, son logiciel espion Pegasus sur environ 1 400 téléphones portables via la populaire application de messagerie, à l’insu des responsables de celle-ci. NSO Group a ainsi permis à l’un de ses clients d’espionner les échanges et les données personnelles sur ces smartphones. Meta – qui s’appelait encore Facebook après avoir racheté WhatsApp – a détecté la manœuvre, mis en place des protections supplémentaires et a saisi les autorités.

La procédure dure depuis six ans, NSO ayant contesté la légalité d’un procès jusque devant la Cour suprême des Etats-Unis. En mai, un jury d’Oakland (Californie) avait attribué à Meta, un montant de 444 719 dollars au titre des réparations et 167,25 millions de dommages et intérêts punitifs. Mais une magistrate de la cour d’appel de San Francisco a jugé, vendredi, que la loi imposait de limiter les dommages et intérêts à 4 millions de dollars, selon le jugement consulté par l’Agence France-Presse (AFP). La juge a par ailleurs suivi la demande de Meta d’imposer une injonction permanente à NSO de ne plus cibler les utilisateurs de WhatsApp.

Si la sanction de 168 millions de dollars était devenue définitive, elle aurait porté un coup financier à NSO, dont le chiffre d’affaires annuel était estimé, en 2021, à 230 millions de dollars.

NSO vient d’être racheté par des investisseurs américains, mais reste une entreprise basée en Israël et supervisée par les autorités locales et le ministère de la défense, a déclaré, début octobre, un porte-parole du groupe au média en ligne TechCrunch. « Nous sommes convaincus que notre technologie joue un rôle essentiel pour empêcher les crimes et le terrorisme et est utilisée de façon responsable par les agences gouvernementales que nous autorisons », avait assuré, en mai, un porte-parole.

Le Wall Street Journal avait révélé que le piratage des téléphones via WhatsApp avait été réalisé pour le compte d’Etats européens qui surveillaient un suspect en relation avec l’organisation Etat islamique, soupçonné de préparer une attaque autour de Noël. Selon des enquêteurs cités par le quotidien, Meta avait ralenti les investigations en dévoilant publiquement la surveillance et en prévenant individuellement les 1 400 personnes, dont le principal suspect.

NSO Group est accusé depuis plusieurs années d’avoir permis la surveillance de militants, activistes, journalistes et opposants par différents gouvernements. En juillet 2021, une enquête coordonnée de plusieurs médias, dont Le Monde, avait révélé une liste de plus de 50 000 personnes susceptibles d’avoir été surveillées via Pegasus.

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