Mathilde Sipos a fait tomber la barrière virtuelle qui la séparait de ses followers sur Instagram en leur donnant rendez-vous pour une randonnée dans la forêt de Fontainebleau. En temps normal, la Parisienne de 26 ans propose aux 159 000 abonnés de son compte d’aventures outdoor (@enroute_mathilde) des itinéraires pour randonner les week-ends. Récemment, elle a tenu le journal de bord de son périple à vélo jusqu’à Budapest.

En ce dimanche d’octobre, la journée gratuite, presque exclusivement féminine, est organisée et sponsorisée par la Columbia Hike Society – une communauté de randonneurs créée par la marque de vêtements techniques Columbia. Avec une thématique : comment partir seule, en montagne, quand on est une femme.

Après 6 kilomètres de marche dans la forêt, le groupe de 18 marcheuses s’arrête pour pique-niquer. Au programme de ce midi, un « talk » pour partager son expérience de voyage seule et ses craintes à l’abri des arbres.

Mathilde Sipos est l’une de ces influenceuses qui chamboulent les imaginaires de voyage au masculin en prônant le voyage en solo pour les femmes. Une pratique qui se développe, selon l’Organisation mondiale du tourisme : en 2017, elles étaient 138 millions à prendre la route seules, contre 54 millions en 2014.

Derrière la multiplication des comptes d’aventures au féminin, un point de départ commun : le constat criant d’un manque de représentation des femmes. « J’ai grandi en lisant tellement de récits d’aventures et je n’avais aucune référence féminine, je n’arrivais pas à m’identifier », souligne Mathilde Sipos.