Les acteurs de l’école, suspendus tous les ans aux discussions budgétaires, le savent : en matière de politique éducative, il y a les discours ministériels ou présidentiels, et il y a ce qui est financé dans le budget de l’éducation nationale. C’est dans les milliers de chiffres compilés chaque automne dans le projet de loi de finances (PLF) que se dessine l’armature de l’action publique pour l’école, que prennent corps des politiques, ou qu’elles disparaissent.
Le budget, du moins celui conçu par le gouvernement pour 2026, avant ses éventuels amendements par les parlementaires, permet ainsi le financement de 8 800 postes pour la mise en œuvre de la nouvelle réforme de la formation initiale des enseignants (pour un montant de 88 millions d’euros, selon le Sénat), ou de la protection sociale complémentaire dont bénéficieront tous les agents du ministère à partir du 1er mai (303 millions d’euros). Mais, de manière beaucoup plus discrète, il marque aussi un coup de frein, voire un coup d’arrêt, pour plusieurs mesures, dont certains dispositifs phares portés par Emmanuel Macron lors de son deuxième quinquennat.