Plusieurs mois durant, Léa a hésité à témoigner. Puis, au creux de l’été, elle a osé ce SMS : « Bonjour, je suis une victime de l’école privée d’Etel [Morbihan] et la première à avoir déposé plainte contre Jean-Paul G. Suivez-vous toujours l’affaire ? Si oui, contactez-moi par SMS. »
Jusqu’alors, cette femme de 57 ans désireuse de conserver l’anonymat pour « préserver » sa famille n’avait pas donné suite aux sollicitations du Monde au sujet de Jean-Paul G., un directeur d’école catholique accusé de viols par une quinzaine d’anciennes élèves. Mais ce jour d’été, elle s’est lancée. « Je pense être prête à témoigner. Peut-être à bientôt », disait encore son message. L’affaire Jean-Paul G., c’est l’histoire de sa vie.
Dans le Morbihan, département où Jean-Paul G. fut enseignant dans cinq établissements privés entre 1961 et 1998, le sujet est d’autant plus sensible que ce retraité a mis fin à ses jours le 6 mars, à l’âge de 82 ans. Mais les investigations judiciaires ne se sont pas éteintes avec lui ; le besoin de vérité encore moins, surtout pour Léa.