« Je viens juste de signer la loi pour rendre public le dossier Epstein ! », a écrit Donald Trump, mercredi 19 novembre, dans un long message sur son réseau Truth Social, accusant encore une fois ses opposants démocrates d’avoir caché la vérité.

Après s’y être longtemps opposé, il promulgue ainsi une loi qui contraint son gouvernement à rendre public l’ensemble des documents des autorités dans l’affaire Epstein. Le flou demeure cependant sur l’étendue des révélations à attendre.

Le texte, voté mardi au Congrès, donne un mois au ministère de la justice pour rendre disponible l’intégralité des documents non classifiés en sa possession sur le financier new-yorkais, mort en prison en 2019 avant son procès pour crimes sexuels, sur sa complice Ghislaine Maxwell, qui purge une peine de vingt ans de prison, et sur toutes les personnes impliquées dans les procédures judiciaires liées. Le suicide de Jeffrey Epstein dans sa cellule a alimenté d’innombrables théories du complot, selon lesquelles ce financier – aux vastes relations dans les milieux politiques, d’affaires, et du divertissement – aurait été assassiné pour l’empêcher de parler.

Après avoir promis pendant la campagne de 2024 des révélations fracassantes, Donald Trump a exhorté, depuis son retour au pouvoir, ses partisans à tourner la page, et qualifie l’affaire de « canular » monté en épingle par l’opposition démocrate. Récemment, il a répété n’avoir « rien à voir avec Jeffrey Epstein », le qualifiant de « pervers malade ».

Tous deux figures de la jet-set new-yorkaise, les deux hommes d’affaires furent proches à partir de la fin des années 1980, jusqu’à leur brouille au début des années 2000. C’était avant que les poursuites ne soient lancées quelques années plus tard contre le financier, accusé d’avoir organisé un réseau d’exploitation sexuelle de jeunes filles mineures.

Le président américain, qui n’a jamais été accusé par la justice dans cette affaire, s’est opposé depuis des mois à la proposition de loi de « transparence dans le dossier Epstein ». Mais, dimanche, alors qu’il devenait évident que le texte serait adopté sans encombre au Congrès, Donald Trump a publiquement fait volte-face.

La proposition de loi a été finalement adoptée mardi à 427 voix pour et 1 contre à la Chambre, et le Sénat a utilisé une procédure particulière pour l’approuver sans débat et à l’unanimité. En promulguant la loi, Donald Trump enclenche le compte à rebours de trente jours. Plus tôt, le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, avait mis en garde contre toute « magouille de la part de Donald Trump », l’appelant « appliquer » le texte une fois signé.

Le républicain, pointant du doigt l’opposition, a ordonné, la semaine dernière, à sa ministre de la justice, Pam Bondi, d’ouvrir une enquête sur la relation entre le financier et certaines personnalités démocrates, dont l’ex-président Bill Clinton. Cette dernière a affirmé, mercredi, qu’elles étaient justifiées par « de nouvelles informations », alors que le ministère de la justice et la police fédérale (FBI) avaient pourtant annoncé en juillet n’avoir « pas découvert de preuves sur lesquelles fonder une enquête contre des personnes jusqu’ici non poursuivies » dans l’affaire.

La nouvelle loi adoptée par le Congrès autorise le ministère de la justice à retenir ou caviarder les documents du dossier sous certaines conditions, notamment pour préserver l’intimité de victimes ou en raison d’« une enquête ou de poursuites fédérales en cours ». L’élu républicain, Thomas Massie, l’un des auteurs de la proposition de loi et fréquent critique de Donald Trump, a dit craindre que ces enquêtes ne soient « un écran de fumée » et une « tentative de la dernière chance pour empêcher la publication du dossier Epstein ».

Il a cependant souligné mercredi sur X que, selon les termes de la loi, les autorités ne pourraient se réfugier derrière l’excuse d’une enquête que de manière « temporaire » et restreinte. Pam Bondi a affirmé de son côté que ses services respecteraient la législation avec « un maximum de transparence, tout en protégeant les victimes ».

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