C’est après avoir cliqué sur une publication Instagram, proposant d’« investir de petits capitaux », que Julien (le prénom a été modifié) a été intégré à un mystérieux groupe WhatsApp. « On m’a très vite expliqué que je faisais face à des experts financiers, se souvient ce fonctionnaire de 53 ans. Je voulais investir pour préparer ma retraite, finir un peu de travaux chez moi… alors j’ai suivi leurs conseils. » En un peu plus d’un mois, Julien a « vidé [ses] tiroirs » et perdu 19 000 euros. Toutes ses économies.
Sur une page Reddit, ils sont près d’une cinquantaine d’utilisateurs à décrire l’arnaque dont l’homme a été victime. Tous ont été hameçonnés sur Instagram, puis redirigés vers une boucle de messagerie privée, dans laquelle de faux économistes leur ont vanté les rendements mirobolants de l’ethereum, la deuxième cryptomonnaie la plus valorisée du marché. Problème : impossible de récupérer l’argent investi, celui-ci ayant été déposé, par les victimes, sur un portefeuille détenu par les escrocs.
Un montage d’arnaque classique, connu des autorités. En octobre 2024, l’Autorité des marchés financiers (AMF) définissait, sur la base d’un sondage réalisé auprès de 5 001 personnes, un classement des réseaux sociaux les plus utilisés par les arnaqueurs, afin de repérer leurs proies : derrière Facebook, Instagram y figurait en deuxième position, YouTube en troisième, suivi de près par WhatsApp et TikTok.