Un diplôme obtenu en 2019 à l’Ecole nationale supérieure d’architecture (ENSA) de Nantes – portant sur la création de décors pour un court-métrage filmé à 360° –, un passage par le département design de Bureau Betak (concepteur des plus grands défilés de mode), puis une formation auprès de l’artiste et souffleur de verre Jeremy Maxwell Wintrebert…

A moins de 30 ans, Hugo Falaise a suivi un parcours sans faute qui l’a mené exactement où il voulait. C’est-à-dire à la décoration d’intérieur plutôt qu’à l’architecture pure, et à la réalisation de projets à dimension artisanale au sein de son propre atelier.

Le Breton, qui cousait déjà des vêtements, commence à broder pendant son cursus à l’ENSA. « Les études d’archi étant déconnectées d’une réalité à laquelle j’aspirais, j’ai eu envie de revenir au travail de la main », confie-t-il. Encore à l’école, le jeune homme lance sa marque et la fait connaître sur les réseaux sociaux.

Au début, ce sont des coussins, des toiles comme des tableaux sur lesquels il dessine des lignes ondulées, des formes en mouvement, au point de passé plat… et surtout au point de poinçon, une technique s’apparentant au tufting des tapis, qui consiste à créer des boucles sur l’endroit du tissu.

Ces paysages abstraits, organiques, parfois inspirés des côtes bretonnes, deviennent tactiles, d’autant qu’Hugo Falaise utilise des rubans de coton, de raphia ou de cuir. « L’identité propre de l’atelier, c’est de broder de l’épaisseur, pour jouer avec les ombres et les lumières, et s’inscrire réellement dans l’architecture d’intérieur. Avec cette idée qu’on puisse conserver ce relief à des échelles plus importantes, voire monumentales. Ou dans des endroits inédits. » Dont acte.

En 2024, l’artiste textile a dessiné la collection de mobilier Karregek (« roche » ou « rocailleux », en breton), deux sièges ottomans et deux miroirs, choisis par la galerie Anne Jacquemin Sablon (Paris 1er). En complément, il a signé, toujours en autoédition, une table basse au plateau en frêne olivier, dont les pieds brodés rappellent le pelage d’un animal. Une pièce qu’il déclinera bientôt en table à dîner.

Pour Hugo Falaise, 2024 fut aussi une année de prospection auprès des décorateurs et des galeries. Outre un projet de tentures encore à l’étude, l’artisan, installé désormais aux Ateliers de Paris, travaille aujourd’hui à honorer différentes commandes : des abat-jour pour des résidences à Palm Beach ou un miroir pour le Studio Ziricote, qui source du mobilier français pour les architectes à l’étranger. Il a également étoffé sa collection avec Entrelacs, un mural complexe ayant requis cinquante heures de broderie. « Je sens que je vais bientôt devoir m’entourer de brodeurs et de brodeuses, et former une équipe pour m’épauler », conclut-il, philosophe.

Recomendar A Un Amigo
  • gplus
  • pinterest
Commentarios
No hay comentarios por el momento

Tu comentario