Le messager du président russe Vladimir Poutine auprès de l’administration américaine, Kirill Dmitriev, a un don pour les opérations de communication. Coauteur, avec l’émissaire diplomatique de Donald Trump au Moyen-Orient et en Russie, Steve Witkoff, de l’accord en 28 points présenté désormais comme l’architecture du nouveau plan de paix américain pour l’Ukraine, ce financier madré ne manque pas d’audace. C’est lui qui a fait fuiter le texte de l’accord par voie de presse, comme l’a révélé un tweet malencontreux de M. Witkoff, prestement effacé par la suite.
Opération réussie. En une journée, l’accord rédigé dans le dos de l’Ukraine et de ses alliés européens est devenu le nouveau vade-mecum de Donald Trump pour obtenir la paix en l’Ukraine. « Le document est passé du statut d’hypothèse douteuse à celui d’une réalité qui s’impose à tous », explique Alexandre Baounov dans une analyse publiée le 24 novembre sur le site de Carnegie Politika.
Publié le 20 novembre par le média américain en ligne Axios, le plan a pris une tournure officielle lorsque le secrétaire à l’armée américain, Daniel Driscoll, en visite à Kiev le même jour, l’a remis au président ukrainien, Volodymyr Zelensky, lui enjoignant de le signer dans un délai d’une semaine.