« Devant nous, c’est la “grande lunette”, construite par Louis XIV pour son fils, le Grand Dauphin, mais c’est compliqué d’y avoir accès car l’édifice est très fragile. Là, c’est le télescope d’un mètre [de diamètre]. Certains de mes camarades l’utilisent pour des observations pédagogiques, et ce bâtiment vétuste au fond, c’est la tour solaire. » Aleksandra pourra bientôt déloger Franck Ferrand de son fauteuil d’historien aux commentaires télévisés du Tour de France. L’Observatoire de Meudon (Hauts-de-Seine), bâti à la fin du XIXe siècle sur l’ancien domaine royal, n’a plus aucun secret pour elle. A son arrivée en France, en août 2023, l’étudiante russe en astronomie et astrophysique a posé ses valises dans ce haut lieu de la recherche de l’Hexagone, rattaché à l’université Paris Sciences et Lettres (PSL).
La jeune femme de 25 ans ne se lasse pas de la vue panoramique sur la capitale de la terrasse où trône la majestueuse coupole abritant la grande lunette, télescope classé monument historique. « De l’autre côté de la colline, on peut apercevoir mon ancienne maison, où j’étais en colocation », dit-elle en anglais, encore un peu hésitante dans la langue de Molière. Après une longue attente, elle a pu obtenir une chambre auprès du Crous (centre régional des œuvres scolaires et universitaires), dans l’Ouest parisien. Entre-temps, elle s’était fait recaler par de nombreuses résidences privées : « On m’a dit de façon cash que je ne pouvais pas obtenir de logement parce que j’étais russe. »