La canicule qui a frappé la France métropolitaine du 8 au 18 août s’est une nouvelle fois avérée historique dans plusieurs zones de l’Hexagone. Sept des 140 stations météo pour lesquelles Météo-France fournit des données ont enregistré un nouveau record lors de cette vague de chaleur, en particulier dans le quart sud-ouest :
A cette liste s’ajoute Angoulême (Charente) qui, bien qu’absente de l’échantillon fourni par Météo-France, a dépassé le 11 août de un degré les 41,1 °C mesurés en 2003. Dans toutes ces stations, les températures enregistrées lors de la canicule historique d’août 2003 apparaissent désormais comme une nouvelle normalité.
La canicule qui s’achève porte à 78 % la part des 140 stations étudiées qui ont connu leur record de température au cours des dix dernières années, selon les calculs du Monde. 88 % de ces stations ont même désormais connu leur température maximale au cours du XXI? siècle.
Ceci est encore plus visible dans des stations ouvertes de longue date, dont certaines depuis le XIX? siècle. Rares sont celles qui conservent des températures maximales enregistrées il y a soixante-quinze ans ou plus ; mais c’est tout de même le cas de Besançon (Doubs, 40,3 °C depuis 1921), Pau (Pyrénées-Atlantiques, 39,9 °C depuis 1947) ou Poitiers (Vienne, 40,8 °C depuis 1947).
L’indicateur thermique national, un indice calculé par Météo-France à partir de relevés dans 30 stations météo hexagonales, montre que l’épisode caniculaire d’août 2025 est comparable, en termes d’intensité et de durée, avec celui d’août 2003. Avec 22,49 °C (entre le 1?? juin et le 17 août), l’été 2025 est pour l’instant le troisième le plus chaud derrière 2022 et l’indéboulonnable 2003 (respectivement 22,7 °C et 23,1 °C). La différence majeure avec cette année « record » est aussi la répartition géographique de la canicule, qui a relativement épargné cette année le nord du pays, puisque des villes comme Paris ou Lille n’ont par exemple connu « que » deux journées au-delà de 35 °C en août 2025.
L’épisode caniculaire qui s’achève, et son intensité, confirme l’accélération de la hausse des températures extrêmes au cours des dernières années. Ces températures maximales grimpent plus haut et sont plus souvent dépassées qu’au cours du XX? siècle.
Le réchauffement climatique augmente à la fois la température globale et le risque de vagues de chaleur intenses : dans une France à + 4 °C à l’horizon 2100, « des températures supérieures à 40 °C pourraient se produire tous les ans », « des pics inédits de chaleur pourraient atteindre jusqu’à 50 °C localement » et « il faudrait s’attendre à 10 fois plus de jours de vague de chaleur à l’horizon 2100 », anticipe Météo-France. La France hexagonale, qui s’est déjà réchauffée de 1,9 °C par rapport à l’ère préindustrielle, a d’ores et déjà connu deux fois plus de canicules après l’année 2000 qu’avant (34 contre 17).