La scène ressemble à s’y méprendre à celle d’une salle de concert. Sur l’estrade, un groupe de musique dont les membres font une pause, chacun derrière son instrument – batterie, guitare et un micro pour Grace, la jeune chanteuse aux cheveux bouclés relevés, blazer chic sur un pantalon ajusté. Les paroles sont projetées sur un écran pour permettre à l’assemblée de suivre et de chanter en chœur, mains levées vers le ciel.
Les yeux, pourtant, en ce dimanche matin d’avril, ne sont pas attirés par les musiciens de l’église évangélique de Pontault-Combault (Seine-et-Marne), mais par une drôle de construction sur le côté droit de l’estrade : deux immenses cuves creusées dans le bois.
Dans la première, remplie d’eau, est immergé, tête hors de l’eau, Nathanaël (les personnes désignées par leur seul prénom n’ont pas souhaité donner leur nom), tout de blanc vêtu. Le jeune homme a glissé en y entrant, faisant rire une assistance émue et captivée. Face à lui, dans la seconde cuve, vide, elle, pour permettre à un homme ou une femme de s’y tenir debout, le pasteur Cédric Pallud s’apprête à le baptiser devant une communauté de quelque 800 croyants. Micro à la main, l’ecclésiastique interpelle Nathanaël : « Est-ce que tu crois de tout ton cœur que Jésus est ton unique Seigneur et Sauveur ? » Il saisit ensuite le jeune homme et le plonge dans l’eau avant de l’en ressortir. Le voilà baptisé.
Quelques minutes auparavant, le jeune étudiant avait pris le soin de livrer son témoignage à l’assistance, expliquant son choix d’entrer officiellement dans la religion, car il se sentait « incapable d’avancer seul et de tenir bon sans Dieu ». Le tout entre deux chansons entraînantes entonnées par Grace et son groupe. Ce jour-là, cinq autres personnes, toutes adultes, passeront par le même rituel, devant proches, amis et autres membres de cette Eglise au nom évocateur : Une famille qui grandit.