Mort de Jean Pormanove : « La loi ne demande à l’Arcom ni d’apprécier la légalité des contenus mis en ligne par des particuliers, ni d’en solliciter le retrait », rappelle son président, Martin Ajdari

Dans la nuit du 17 au 18 août, un homme, Raphaël Graven, est mort en direct sur un site de streaming après avoir été, durant plusieurs mois, l’objet de violences diffusées sur cette même plateforme dans le but d’y générer des audiences et des revenus – substantiels.

Que nous faut-il voir dans ce drame ? Une manifestation de la liberté d’expression ? Un « dommage collatéral » du progrès numérique ? Ou au contraire, l’urgence d’une prise de conscience collective des dérives et dangers que peuvent représenter, pour notre jeunesse en particulier, de nouveaux médias prêts à tout autoriser afin de multiplier les « vues » sans assumer leurs responsabilités ? Car c’est de cela qu’il est question : de responsabilité.

Président depuis quelques mois de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), autorité héritière du CSA dont les missions ont été élargies afin d’englober la réglementation des nouveaux médias numériques (réseaux sociaux, plateformes de vidéo à la demande), j’ai entendu cette semaine les critiques formulées à son encontre : à quoi sert-elle si elle ne peut empêcher la diffusion en ligne de telles images ?

L’Arcom se présente depuis sa création, en 2022, comme « le régulateur de l’audiovisuel et du numérique ». Cette formulation synthétique a pu nourrir la croyance, erronée, que ses missions et ses pouvoirs étaient les mêmes dans le champ traditionnel de l’audiovisuel et dans celui, beaucoup plus récent, vaste et protéiforme, du numérique.

Dans le champ audiovisuel, la loi française lui confie depuis près de quarante ans la mission de vérifier le respect, par les télévisions et les radios, de leurs obligations, contrepartie des fréquences qui leur sont attribuées gratuitement : rigueur et pluralisme de l’information, respect de la dignité de la personne humaine, protection des mineurs… A ce titre, elle se prononce conformément à la loi – et toujours a posteriori – sur le contenu des programmes dont elle est saisie par les citoyens, à raison de plusieurs dizaines de milliers de saisines par an.

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