Me voilà dans un conte », pensera le lecteur en plongeant dans Tant mieux, le trente-troisième roman d’Amélie Nothomb (publié chez Albin Michel, comme toute son œuvre). Dès les premières pages, on se retrouve en effet dans une sinistre demeure, à demi délabrée, en compagnie d’une innocente enfant de 4 ans, Adrienne, condamnée à passer deux mois d’été seule avec son affreuse « bonne-maman de Gand ». Cette dernière possède tous les attributs de la sorcière. Mauvaise, elle cherche à faire souffrir sa petite-fille, notamment en lui faisant ingurgiter des harengs au vinaigre. Bien sûr, comme dans les légendes de jadis, cette vieille femme déteste tout le monde (y compris ses propres filles) et n’adule qu’un être : Pneu, son chat gris charbon, obèse et méprisant, qui repose dans une chambre transformée en sanctuaire.

La petite fille survivra à ce séjour infernal grâce à son intelligence (elle comprend qu’en gagnant la confiance du chat, elle remontera dans l’estime de son aïeule), à son imagination (elle fait d’une cuiller en bois sa meilleure amie) et, surtout, à une formule magique qu’elle se répète à chaque nouvelle épreuve : « Tant mieux. » De cet énoncé enchanteur, « décision de bonne humeur » définitive et sans justification, Adrienne fera son arme secrète.

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