Le parti de l’ex-premier ministre de Guinée, Cellou Dalein Diallo, a dénoncé, dimanche 24 août, une décision « illégale » et annoncé un recours judiciaire au lendemain de sa suspension par la junte au pouvoir, avec deux autres formations, avant le référendum constitutionnel du 21 septembre.

Le ministère de l’administration territoriale a annoncé samedi la suspension pour « quatre-vingt-dix jours » de trois des principaux partis du pays, dont ceux de l’ex-président Alpha Condé et de l’ex-premier ministre Diallo. Les trois formations n’ont pas « satisfait [à leurs] obligations », selon lui.

Cette décision est annoncée alors que l’opposition et la société civile ont appelé à des manifestations à partir du 5 septembre pour dénoncer, selon elles, une volonté du chef de la junte, le général Mamadi Doumbouya, de confisquer le pouvoir à l’aide du référendum constitutionnel.

L’UFDG fustige une suspension « illégale » et « se réserve le droit de saisir la cour suprême pour demander l’annulation de cette décision ».

L’UFDG avait été informée fin juin par le ministère qu’elle devait « surseoir » à son congrès du 6 juillet en raison de risques de troubles. Des dissidents du parti dont le porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoul Diallo, exclu de la formation après sa nomination à cette dernière fonction, avaient menacé, sans leur réintégration, de perturber ce congrès.

L’UFDG, en contestation de la décision du ministère, avait saisi la cour suprême dont une décision était attendue jeudi.

L’opposition guinéenne dénonce la tenue du référendum convoqué par le général Doumbouya, arrivé au pouvoir en septembre 2021 après avoir renversé le président Condé alors au pouvoir depuis plus de dix ans.

Fin juin, un projet de Constitution a été présenté au général Doumbouya. Ce texte doit ouvrir la voie à un retour à l’ordre constitutionnel promis par les militaires. Les dispositions de ce projet de Constitution ne permettent pas de savoir de manière explicite si le général Doumbouya pourra ou non se présenter à une prochaine présidentielle.

Une « charte de transition » établie par la junte peu après le coup d’Etat impose qu’aucun membre de la junte, du gouvernement ou responsable des institutions de transition ne se présente aux élections. L’adoption d’une nouvelle Constitution pourrait faire sauter ce verrou, dans ce pays dirigé pendant des décennies par des régimes dictatoriaux.

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