La politique de l’asile britannique est en crise, sur fond d’une inquiétante percée de l’extrême droite. Le 19 août, un juge a donné raison à la ville d’Epping (au nord de Londres), qui réclamait la fermeture d’un hôtel sur son territoire accueillant des demandeurs d’asile. Cette décision a validé la mobilisation des manifestants qui, depuis un mois, faisaient le siège de l’établissement aux cris de « Send them home » (« renvoyez-les chez eux »). Elle a aussi incité des dizaines d’autres collectivités à saisir les tribunaux afin d’obtenir la fermeture d’hôtels similaires. Elle donne enfin des ailes à l’extrême droite, alors que les manifestations antimigrants se sont multipliées le week-end des samedi 23 et dimanche 24 août.
Plusieurs dizaines de rassemblements ont eu lieu devant des hôtels – ils sont environ 200 dans le pays, hébergeant 32 000 demandeurs d’asile – à Bristol, Leicester, Newcastle ou Liverpool. Ils n’étaient pas violents, contrairement aux émeutes racistes d’août 2024 ayant éclaté après la tuerie de Southport – trois fillettes avaient été assassinées par un jeune Britannique. Mais les propos xénophobes s’y sont banalisés et les contre-manifestants antiracistes étaient souvent en minorité.