La dissolution de l’Institut européen des sciences humaines (IESH), une école de formation d’imams sise près de Château-Chinon (Nièvre), décidée mercredi 3 septembre en conseil des ministres, est la première mesure officielle visant la mouvance des Frères musulmans en France depuis la remise, en mai, d’un rapport qui avait pointé l’« entrisme » de ce courant de l’islam politique dans les institutions et la société française.
Dans un post sur X se félicitant de la nouvelle, le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, a accusé mercredi l’IESH de « prôner un islam radical » et de « légitimer le djihad armé ». Le décret de dissolution, publié jeudi 4 septembre, détaille ces accusations sur une dizaine de pages.
Selon des éléments dévoilés au Monde, mercredi soir, par le ministère de l’intérieur, trois motifs distincts sont avancés pour justifier la dissolution : incitation à des agissements violents contre des personnes ; incitation à la discrimination, à la haine ou à la violence contre des groupes en raison de leur religion, de leur origine nationale, ethnique ou de leur orientation sexuelle ; agissements en vue de provoquer des actes de terrorisme en France ou à l’étranger.