Le 11 janvier 2017, Sandra Simard est admise à la clinique Saint-Vincent, à Besançon, pour une opération du dos. Cette patiente de 36 ans ne présente aucun facteur de risque, l’intervention est simple, mais elle fait un arrêt cardiaque sur la table d’opération. Frédéric Péchier, anesthésiste-réanimateur, intervient en urgence et lui administre deux ampoules de gluconate de calcium. La jeune femme sera tirée d’affaire, après cinq jours de coma.
Dans le jargon, cela s’appelle un « événement indésirable grave » (EIG) : un gros problème lors d’une opération. La clinique Saint-Vincent vient alors d’en connaître un certain nombre, le personnel soignant commence à se poser des questions. Les poches de soluté ayant servi à perfuser Sandra Simard sont analysées. L’une d’elles affiche une concentration de potassium cent fois supérieure à celle attendue : la poche a manifestement été empoisonnée. Le procureur de la République est alerté.
Moins de dix jours plus tard, le 20 janvier 2017, Frédéric Péchier découvre, dans sa table d’anesthésie, des poches de paracétamol percées, alors qu’il vient de procéder à l’anesthésie générale d’un patient qui présentera lui aussi des troubles cardiaques lors de l’opération. Il hurle à la malveillance. Deux mois plus tard, il est mis en examen.