Le Japon doit se trouver un nouveau premier ministre. Le Parti libéral-démocrate (PLD, au pouvoir) a commencé au petit matin du lundi 8 septembre les consultations pour organiser un scrutin interne afin de désigner son nouveau président, qui pourrait intervenir début octobre. Une fois élu, le dirigeant du premier parti du Parlement remplacera Shigeru Ishiba à la tête du gouvernement. Fragilisé par la défaite de son camp aux élections sénatoriales de juillet, par ses difficultés à enrayer l’augmentation du coût de la vie et par le départ de piliers de son administration, M. Ishiba a annoncé sa démission le 7 septembre.
« J’ai toujours dit que je ne m’accrochais pas au pouvoir et que je prendrais une décision au moment opportun. Les négociations sur les taxes douanières américaines ont été finalisées [le 5 septembre]. C’est le bon moment pour céder la place à la nouvelle génération », a expliqué le premier ministre sortant.
Au sein du PLD, les appels à son départ s’intensifiaient, et le parti était sur le point de le faire tomber. M. Ishiba a choisi de devancer la décision. « C’était le seul moyen d’éloigner le risque de division », estime Ken Saito, ancien ministre de l’économie et cadre du PLD. Le parti a ignoré le regain observé ces dernières semaines de la popularité du premier ministre et les récents sondages hostiles à un changement de chef de gouvernement. « Plus qu’une évaluation de ma personne, cela reflétait une volonté des citoyens de voir le parti travailler pour la nation et le peuple, plutôt que de se déchirer en interne », analysait M. Ishiba.