Silhouette épaisse et visage pourpre, Frédéric Péchier est arrivé en homme libre au palais de justice de Besançon, lundi 8 septembre. Il est passé, comme tout le monde, par l’entrée principale et sous le portique détecteur de métaux, avant de monter les escaliers menant à la salle du Parlement de Franche-Comté où siège la cour d’assises du Doubs, impressionnant décor des trois prochains mois de son existence – boiseries, dorures, fresque au plafond situé dix mètres plus haut.

L’ancien anesthésiste de 53 ans, accusé de 30 empoisonnements, dont 12 mortels, a pris place à droite de la cour, au milieu de ses quatre avocats, parmi lesquels Randall Schwerdorffer, le ténor du barreau local, et Julie Péchier, sa sœur. Deux mètres derrière eux, entouré de scotch orange, un chariot d’anesthésie sous scellés judiciaires, l’outil de travail du docteur Péchier lorsqu’il officiait à la clinique Saint-Vincent, à trois kilomètres de là, où 27 empoisonnements lui sont imputés.

Le procès s’est ouvert peu après 10 heures. La présidente de la cour, Delphine Thibierge, a procédé au tirage au sort des jurés, et il n’a échappé à personne que parmi les quatre d’entre eux récusés par la défense, qui connaît les professions des uns et des autres, se trouvaient une infirmière, un kinésithérapeute à la retraite, et une aide-soignante en milieu hospitalier. Trois soignants qui auraient pourtant pu – mais c’est peut-être le souci – y voir plus clair qu’un citoyen lambda dans l’obscurité de ce dossier complexe, où l’accusé conteste les conclusions des expertises médico-légales qui l’accablent.

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