Le meilleur antivol pour vélo

Ces produits sont sélectionnés et testés de manière indépendante par des journalistes expérimentés. Le Monde touche une rémunération lorsqu’un lecteur procède à leur achat en ligne. En savoir plus.

Chaque année, plusieurs centaines de milliers de vélos sont volés. Pour vous aider à protéger votre fidèle monture, nous testons une quinzaine de cadenas moyen et haut de gamme, en utilisant l’arsenal complet des délinquants : pied de biche, pince coupe boulons, perceuse, pince coupante, masse. Sans oublier la meuleuse d’angle, l’outil le plus redoutable de tous. Cette scie circulaire portative est capable de découper n’importe quel cadenas à moins de cent euros en 5 à 20 secondes. C’est pour s’en défendre que nous avons mené une seconde campagne de tests sur 7 cadenas de nouvelle génération, conçus dans des alliages résistant plusieurs minutes aux meuleuses d’angles, mais coûtant hélas plusieurs centaines d’euros. Pour compléter ces tests « destructifs », nous avons sollicité l’aide de crocheteurs passionnés, dont le hobby est l’ouverture de serrures sans clés ni destruction, qui ont mis à l’épreuve chaque antivol testé. Au final, quatre modèles dominent ce comparatif, mais aucun ne remporte une victoire nette. Aucun n’est à la fois le plus solide, le plus facile à transporter, et celui qui s’attache aux points fixes les plus larges. Tout dépendra de vos priorités ainsi que de la valeur du vélo à protéger.

Quand tous les points de fixation prévus par la mairie (ou l’entreprise) sont occupés par des vélos attachés avec des U, vous trouverez probablement un poteau auquel fixer cette chaîne Decathlon. Un pilier large fera aussi l’affaire puisqu’elle mesure 1,10 mètre de long. Une grande longueur qui a d’autres atouts : elle permet d’attacher une roue au cadre, ou de sécuriser facilement un vélo électrique très large. En contrepartie, l’antivol Elops 920 l est vraiment lourd (3,1 kg) et pèse sur le panier où l’on est tenté de le loger. On peut essayer de l’enrouler autour de la tige de selle pour le transporter, mais cela peut gêner le cycliste dans ses mouvements, voire abîmer la peinture, entre chocs et frottements. Côté solidité, l’Elops 920 l a résisté à tous nos tests de destruction hormis la découpe à la meuleuse, qui a aussi eu raison de tous les cadenas testés. Ici, cette chaîne s’en est tirée avec les honneurs : sa découpe a pris 20 secondes.

Cet antivol n’est pas indestructible – aucun ne l’est - mais il est celui qui s’est montré le plus résistant à nos tests de découpe, y compris au sein de cette nouvelle génération de U dits « anti-disqueuse », si coûteux mais si efficaces. En fonction du matériel utilisé pour le vol, il faut de longues minutes dans un vacarme assez gênant pour venir à bout de son alliage métallique renforcé. Sa serrure est également de haute qualité et quasi incrochetable pour nos experts. Le revers de médaille d’une telle résistance est le poids important du Litelok X3 Bike : près de 2,2 kg. En revanche, la dimension de son anse (100 x 195 mm en interne) est bien pensée : sans être exagérément longue et encombrante, elle permet d’arrimer facilement le vélo à du mobilier urbain et s’adapte bien aux cadres très larges comme que ceux des vélos électriques. Le gainage plastifié légèrement souple de l’anse évite d’endommager les parties métalliques ou la peinture du vélo. Et pour le transport de cet antivol, outre un étui en néoprène fourni, le fabricant propose en accessoire (+ 24 €) un solide support de cadre.

Les cadenas pliables de ce type sont agréables au quotidien, mais résistent généralement mal aux agressions. Celui-ci a encaissé les tests destructifs moins mal que les deux autres modèles de la même famille que nous avons testés. Mais une très grande pince coupe boulons a eu raison de lui, maniée par une personne lourde pesant de tout son poids sur l’outil. Le Bordo 6500K a aussi cédé devant la meuleuse, qui l’a découpé en cinq toutes petites secondes. Ce qui n’est pas disqualifiant, sachant que ce redoutable outil a taillé les autres cadenas en moins de trente secondes, modèles spécifiques anti-meuleuse mis à part. On lui pardonne ces faiblesses car le Bordo 6500K est particulièrement facile à vivre. Une fois rangé dans le support fourni, on l’oublie complètement. Et une fois arrivé à destination, il déploie très facilement ses 90 centimètres pour venir enserrer la plupart des points d’accroche. On évitera simplement de l’utiliser pour sécuriser un vélo coûteux dans les quartiers les moins sûrs d’une grande ville.

Peu coûteux, cet antivol trouvera naturellement sa place sur un vélo léger comme un fixie ou un vélo de course. Il est fourni avec une fixation de cadre fort pratique, et sait se faire discret, grâce à son poids contenu et sa grande compacité. Cette taille est à la fois un atout et une faiblesse : elle lui interdit certains points d’attaches larges et complique la vie des propriétaires de vélos aux cadres épais. Ce cadenas conviendra donc mieux aux habitants des villes et villages point trop saturés de vélos, où l’on trouve encore facilement des points d’attache étroits. Côté sécurité, il faut une vingtaine de secondes pour en venir à bout avec une meuleuse d’angle, un temps honorable pour un cadenas de ce prix. Un champion de crochetage de serrures (un hobby étonnant mais honnête) est parvenu à ouvrir sa serrure en une trentaine de secondes avec son équipement de pointe. Mais infiniment rares seront les voleurs capables d’en faire de même. Ce modèle est fourni avec un câble permettant de bloquer une roue. Mais ce câble ne découragera que les voleurs qui se déplacent sans leur équipement : une simple pince coupante en vient à bout en quelques secondes.

Depuis plus de 30 ans, je suis journaliste spécialisé dans les vélos, musculaires et assistés électriquement, ainsi que dans les motos. J’en suis passionné au point d’avoir accumulé une bonne trentaine de deux-roues chez moi. Cette double casquette m’a permis de suivre l’évolution des systèmes actifs et passifs visant à réduire le risque de vol. À de nombreuses reprises, j’ai réalisé des enquêtes et tests de produits touchant à ce secteur, maltraitant le matériel jusqu’à sa rupture. En tant que cycliste et motard, j’ai utilisé toutes sortes de cadenas, des plus basiques aux plus évolués : U, chaînes, câbles, antivols pliants, ou encore alarmes électroniques et autres traceurs GPS, en combinant si possible plusieurs solutions.

Cette expérience du quotidien, parfois source de déceptions, m’a surtout appris une chose : aucun antivol n’est inviolable ! Il ne fait que retarder l’acte. Au mieux, il dissuadera le voleur. Dérober un vélo est un défi chronométré, une affaire de quelques secondes pour un spécialiste. J’y ai laissé plusieurs vélos, plusieurs motos aussi, ne retrouvant au sol que quelques morceaux de métal savamment découpés et abandonnés là, un peu de limaille de fer et une énorme désillusion quant à la nature humaine et au respect du bien d’autrui.

Ces sombres histoires de vol sont hélas le quotidien de bien des cyclistes, notamment en milieu urbain. Aussi, pour aborder ce guide, j’ai inversé les rôles et endossé la cape du méchant, outils en mains. Je me suis fait aider de spécialistes, des serruriers et crocheteurs, dont le champion de France « d’ouvertures fines » (sans destruction). Ensemble, nous avons torturé ces antivols jusqu’à ce qu’ils cèdent, chrono en main, afin de sélectionner les meilleurs. Ces tests ont été menés à l’automne 2023 dans les locaux du Monde, en toute indépendance. Une deuxième session de tests a eu lieu durant l’été 2025 sur sept modèles ultra haut de gamme, dits « anti-meuleuse », mis à l’épreuve dans les mêmes conditions.

Pour ce guide d’achat, nous avons volontairement écarté les antivols d’entrée de gamme, dont la force de dissuasion est plus que limitée, voire symbolique, pour ne pas dire inexistante. En effet, ces câbles métalliques à quelques dizaines d’euros s’ouvrent, se coupent ou se fracturent en une poignée de secondes avec un outillage manuel des plus basiques, tel qu’une pince coupante. Ils permettent au mieux de rassurer le cycliste le temps d’acheter une baguette de pain ou de boire un café.

Nous avons également écarté les systèmes antivol dits électroniques ou connectés, les solutions intégrées au vélo tel que les cadenas de cadre, alarmes, trackers GPS ou autres. Au final, notre gamme de prix est comprise entre 60 et 360 €. Il existe bien sûr de fortes disparités dans cette sélection, mais on ne protège pas de la même façon un vieux vélo acheté 50 € dans une braderie et un vélo électrique haut de gamme à plusieurs milliers d’euros.

Les antivols vélo sont répartis en trois grandes familles : les U, les chaînes ou câbles, et les modèles pliants. Il existe un grand nombre d’acteurs sur le marché qui proposent chacun des gammes étendues, avec de multiples variantes de formes et dimensions, de poids, de systèmes de fermeture, de types de serrures et mécanismes, de matériaux, de résistance, de niveau de protection, de certification et, bien sûr, de prix.

Nous nous sommes ici concentrés sur des modèles classiques apparaissant comme les plus sérieux parmi les marques les plus couramment distribuées en France. Ont été écartés au sein d’une même marque des modèles trop semblables afin de proposer une sélection d’antivols vélo la plus pertinente possible.

Pour choisir les cadenas testés, nous nous sommes penchés sur les catalogues et sites Internet des fabricants, et nous avons scruté les rayons antivols dans les magasins de cycles et grandes surfaces du sport. Nous avons également observé avec attention de quelle façon les cyclistes protégeaient leur bien, que ce soit dans la rue, sur les espaces de stationnement réservés aux vélos, devant les gares, les cafés ou cinémas, les garages privatifs, les parkings d’entreprises ou arrière-cours d’immeubles, en ville comme en milieu rural.

Nous nous sommes concentrés sur les antivols ayant atteint le plus haut niveau des classifications, ou juste en dessous. Il n’existe malheureusement pas de certification internationale reconnue par l’ensemble des acteurs, qui pourrait garantir un même niveau de sécurisation. Chaque marque utilise sa propre échelle de notation et/ou se réfère à divers organismes d’évaluation indépendants, tels que Sold Secure en Grande-Bretagne, ART aux Pays-Bas pour les plus reconnus ou encore FUB ou SRA pour la France. Ainsi, comparer une classification de 13/15 chez Abus avec un modèle classé 8/10 par son concurrent Kryptonite, ou encore une gamme certifiée Gold par Sold Secure avec la notation ART « 3 étoiles » ou « deux roues » FUB, reste très aléatoire. À noter que dans leurs clauses de garantie vol vélo, les assureurs s’appuient bien souvent sur le travail de ces organismes d’évaluations en imposant l’utilisation d’antivols certifiés pour prétendre, en cas de vol, à une indemnisation.

Au total, nous avons retenu 22 modèles : 14 « U », dont 7 dits anti-disqueuse, 5 chaînes, et 3 antivols pliants sélectionnés parmi les marques Abus, Auvray, Decathlon, Hiplok, Krytonite, Qloc et Trelock, Litelok, et Onguard. Nous avons tant que possible privilégié les modèles suffisamment grands, à même de convenir aux vélos à assistance électrique, de plus en plus répandus, et dont le cadre est souvent fort large.

Afin de réunir les modèles préalablement sélectionnés, nous avons fait directement appel aux fabricants ou leurs distributeurs locaux qui nous ont confié leur matériel en test jusqu’à destruction.

Avant d’entreprendre nos tests de forçage et d’ouverture d’antivols, nous nous sommes préparés en échangeant avec de nombreux spécialistes, qu’ils soient fabricants de cadenas, experts en serrurerie, en ouverture ou découpe en tous genres, légaux ou moins. Leurs conseils et échanges d’expérience ont été précieux, tout comme l’ont été ceux de victimes de vol de leur vélo. Ils nous ont guidés sur les modes opératoires favoris des voleurs de vélo, les techniques et matériels employés.

Fort de ces acquis, nous nous sommes enfermés pendant trois pleines journées dans l’atelier des services techniques du Monde, les mains dans le cambouis, entre étincelles et limaille de fer, afin de mettre nos antivols à l’épreuve. Même si nous disposions pour cela de chaque modèle testé en double exemplaire, il nous a fallu mettre en place une logique de destruction progressive, une technique après l’autre. Et bien sûr, disposer d’un outillage adapté, similaire à celui qu’utilisent les voleurs.

Autant être clair : nous n’avons pas été déçus ! Nous avons pour cela utilisé une meuleuse d’angle électroportative qualitative, une Milwaukee 18 volts fonctionnant à un régime de 8 500 tr/mn avec des disques de Ø 125 mm. Du matériel sérieux, mais classique. En suivant les conseils d’un serrurier, nous avons opté pour des disques fins adaptés à la découpe du métal - ici, des modèles de la marque distributeur Dexter en 1 mm d’épaisseur. Il existe des modèles encore plus fins (0,8 mm) avec une qualité de coupe supérieure, mais aussi plus fragiles.

Dans l’atelier, des pronostics ont été lancés sur la résistance de tel ou tel produit, avec des unités de valeur en minutes. À l’exception des meilleurs antivols dits « anti-meuleuse » de notre sélection, les plus onéreux, c’est pourtant bien en secondes qu’il a fallu compter pour découper les autres, et rarement en dizaines ! Il y eut même un peu d’effroi chez ceux, présents dans notre salle de torture, qui possédaient l’un de ces antivols et pensaient leur vélo en parfaite sécurité.

Si l’on met à part les modèles spécifiques « anti-disqueuse », la plupart des U ont cédé au bout de 6 à 8 secondes, et jusqu’à 15 secondes pour ceux offrant la plus grosse section d’anse, comme le Kryptonite New York LTD ou le Auvray Xtrem Bike en 16 mm de diamètre. Un temps de coupe qu’il faudra souvent multiplier par deux en condition réelles, puisque deux découpes sont généralement nécessaires pour libérer un vélo. Car les deux branches des U que nous avons testés sont solidement verrouillées : elles sont équipées d’un double verrouillage de l’anse. Lorsqu’on tourne la clé pour refermer l’antivol, un double élément métallique mobile vient bloquer chaque branche du U, empêchant son extraction et limitant sa rotation. Une seule découpe ne suffit donc pas toujours à ouvrir, écarter ou faire pivoter suffisamment les branches de l’anse de l’antivol pour l’extraire du cadre du vélo et/ou du point fixe sur lequel il se doit d’être relié. A noter, les U d’entrée de gamme, que nous n’avons pas testés, ne possèdent pas toujours cette protection à double verrouillage et sont donc plus vulnérables.

Même doublés, ces temps de découpe demeurent tout de même extrêmement rapides et peu rassurants avec ces antivols classiques. Le bruit strident généré par une meuleuse d’angle en action et les étincelles produites ne rendent pas cet outillage des plus discrets, mais vu sa rapidité d’exécution, on comprend aisément qu’il devienne l’outil favori des voleurs. Au cœur d’un trafic urbain dense, c’est d’ailleurs à peine si les passants remarqueront l’action. Nos chaînes n’ont pas mieux résisté que les U classiques, leurs maillons coupés là aussi en quelques secondes et les modèles pliants ne se sont pas montrés plus brillants, le disque tournant à 8 500 tr/mn sectionnant les segments d’acier comme si c’était du beurre, ou presque.

Dans ce paysage anxiogène, les modèles « anti-disqueuse » font exception, du moins pour les plus sérieux d’entre eux. Ils sont conçus pour résister bien plus longuement aux attaques par meuleuse d’angle, demandant à la fois bien plus d’efforts et de patience de la part des voleurs, dans l’espoir de les voir abandonner leur funeste tâche. Leurs alliages spéciaux et autres traitements métallurgiques de renforcement font qu’ils usent ou désintègrent rapidement les disques de la machine, contraignant leur remplacement en cours de coupe. Nous avons consommé jusqu’à 7 disques classiques pour le plus résistant des modèles testés, le Litelok X3. Nos mesures de temps de découpe prennent donc en compte ces opérations successives de remplacement des disques (15 à 20 secondes par disque pour une personne entraînée), telles qu’en situation réelle. Les modèles Hiplok D1000 et DX1000 nous ont aussi posé problème avec leur épaisse gaine de protection en caoutchouc souple. Celle-ci complique la vision du trait de coupe et il nous a fallu plusieurs tentatives pour retomber au bon endroit entre chaque changement de disque, soit 4 à 5 disques standards pour venir à bout de ces modèles.

Et encore, nous étions en situation optimale avec l’antivol maintenu dans un étau. L’opération aurait été rendue plus fastidieuse – voire dangereuse en cas d’éclatement du disque - si nous avions eu à découper le U sur un vélo en tentant de le maintenir avec la main ou le pied. Il est peu probable qu’un voleur s’entête autant sur des cadenas de ce type, à moins de se trouver dans un environnement particulièrement favorable au larcin, ou quand la valeur du vélo à la revente est suffisamment élevée pour justifier un tel acharnement. Attention toutefois à ce que le point fixe auquel est relié l’antivol ne soit pas plus fragile que lui, plus simple et plus rapide à découper… voire à déboulonner.

Pour les antivols dits « anti-disqueuse », les plus haut de gamme de notre sélection, nous avons complété nos tests en utilisant un deuxième type de disques de haute technicité pour la machine, dont nous tairons la technologie, pour éviter que cette information ne s’ébruite. S’ils permettent une découpe plus rapide (une à deux minutes contre trois à neuf minutes avec des disques classiques pour métaux), leur prix est très dissuasif, et leur usage probablement peu répandu.

Face à l’efficacité d’une meuleuse d’angle portative, on peut donc se demander s’il est vraiment utile de sécuriser son vélo par le biais d’un antivol. Aucun n’est inviolable, nos tests l’ont démontré. Le vol n’est qu’un jeu du chat et de la souris, une lutte contre le temps et l’impatience. La force de dissuasion doit être en rapport avec la valeur du bien à protéger et du risque auquel il est exposé. Il est peu utile de dépenser des fortunes en solutions antivol si le vélo dort dans un parking étroitement surveillé. De même, un antivol d’entrée de gamme peut suffire en dissuasion dans un milieu rural paisible ou un garage sécurisé. En revanche, si vous tenez particulièrement à votre vélo et qu’il vous arrive de l’attacher dans des environnements plus exposés, il est sans doute temps d’investir !

À l’aide de cette longue barre de métal de 1,50 m (un modèle grand public de la marque distributeur Dexter/Leroy Merlin), il nous a été très facile de forcer les antivols dits pliants, notamment le Hiplok Switch qui s’est ouvert sans grande résistance au niveau de l’ancrage de sa serrure rivetée, et ce, dès la première tentative. Le Krytonite Evolution 790 a un peu mieux résisté, réclamant davantage de force, mais le métal a tout de même fini par casser à la jonction entre un segment et la serrure. Seul l’Abus Bordo 6 500 K Granit a tenu le choc face au bras de levier de cette barre à mine.

A l’exception du OnGuard Rocksolid 8 590 que nous avons réussi à vriller - mais pas à ouvrir ou casser - à l’aide de la barre à mine, aucun des U testés ne s’est laissé impressionner par cet outil, certes peu discret à transporter, mais silencieux lors de son usage. Au mieux, nous avons juste réussi à marquer la matière plastique de protection qui entoure l’anse, mais sans effet destructeur sur le mécanisme, sans torsion suffisante pour déformer ou casser nos U. La même force appliquée sur l’antivol s’il avait été fixé sur un vélo aurait à coup sûr endommagé son cadre.

Le test est donc un échec cuisant face à notre sélection de U de bonne facture dont les sections d’anses varient de 13 à 16 mm de diamètre, pour les modèles classiques, de 15 à 23 mm pour les modèles anti-disqueuse, voire davantage pour ceux de section rectangulaire (21,5 x 15,5 mm pour les Hiplok, 18 x 20 mm pour l’Abus).

La barre à mine n’est pas non plus l’outil le plus menaçant pour forcer une chaîne. Souples et mobiles avec leurs maillons, les antivols de ce type n’offrent pas suffisamment d’appui pour être forcés avec cet outil. Nous avons donc abandonné cette tentative sur les chaînes.

Nous avons alors tenté notre chance sur les rivets des modèles pliants, rivets qui assurent l’articulation entre les segments de ce type d’antivol. Là encore, ce fut un échec : à moins de marquer préalablement la pièce avec un pointeau, le foret à tendance à riper sur les rivets. Ceux de l’Abus Bordo 6 500 K Granit sont d’ailleurs de forme bombée pour compliquer le perçage. En conditions réelles avec l’antivol en place sur le vélo, les risques d’une attaque par perceuse sont donc assez limités, et peu productives pour un voleur, en dehors des antivols d’entrée de gamme aux serrures les plus basiques.

Nos tests ont été menés en atelier plutôt qu’en conditions réelles, en extérieur, et sur un vélo accroché à un mobilier urbain. L’objectif étant d’assurer notre sécurité, passive comme active. En effet, s’amuser durant plusieurs jours à découper ou forcer des antivols sur la voie publique, avec force bruit, coups et gerbes d’étincelles nous aurait inévitablement attiré quelques ennuis… L’atelier nous permettait également d’agir dans un cadre adapté, sécurisé, avec des antivols maintenus fermement dans un étau ou posés sur une enclume, limitant les risques de ripage. Ces conditions évitaient aussi le risque de destruction par maladresse d’un cadre de vélo… tout comme celui du mobilier urbain de la mairie de Paris. Enfin, il aurait été difficile en extérieur d’obtenir des conditions de test réellement comparables pour chaque équipement torturé. Nos tests de découpe ont probablement été accélérés par ces conditions « labo », puisqu’il est plus facile d’agir avec une disqueuse ou une barre à mine sur un élément fixe que sur un antivol baladeur maintenu d’une main. Nous avons néanmoins réalisé quelques tests de découpe à la meuleuse d’angle hors de l’étau, l’antivol maintenu par un pied ou une main gantée : les temps d’intervention étaient somme toute assez proches.

Sur chacune de ces tentatives d’effraction, nous avons établi un classement, du modèle le plus résistant à celui qui se casse ou se découpe le plus rapidement. Puis nous avons comptabilisé dans ce classement un troisième critère : la capacité à résister à un crocheteur.

Ouvrir une serrure sans la détruire, sans bruit, en toute discrétion : voilà tout l’intérêt de cette technique bien particulière qu’est le crochetage. C’est ce que l’on nomme une « ouverture fine ». Comprenez : l’ouverture sans destruction. Nous n’avons aucune compétence en ce domaine et c’est donc en collaboration avec des crocheteurs passionnés et expérimentés - dont le multiple champion de France et champion international de cette discipline, Nicolas Florent -, que nous avons mis à l’épreuve l’ensemble des serrures de nos antivols.

Nos divers échanges avec les spécialistes de l’antivol vélo nous ont toutefois confirmé que cette technique était peu utilisée par les voleurs. Elle réclame un savoir-faire rare, du temps, de la patience, du calme, ainsi qu’une méthodologie qui se prête peu à une intervention sur un emplacement de stationnement réservé aux vélos, à la vue de tous. En outre, pour les cadenas sérieux, un outillage spécifique s’avère nécessaire. Nous avons donc accordé une importance moindre à ce critère qu’aux évaluations destructives menées plus tôt.

Il nous semblait pourtant indispensable de tester la résistance des différents mécanismes proposés sur ces antivols, mais aussi de comprendre leur fonctionnement. Nos crocheteurs ne sont pas des professionnels de la serrurerie, mais des experts qui, depuis plusieurs années, s’exercent durant leur temps libre à ouvrir tout type de serrure.

Le Graal reste pour eux le coffre-fort : ils peuvent passer plusieurs semaines voire des mois à tenter de les ouvrir lorsqu’ils parviennent à en dénicher un sur une brocante. Le challenge des antivols de vélo revêtait donc autant d’intérêt pour eux que pour nous, découvrant d’autres types de serrures que ceux d’une porte d’appartement, de garage, ou d’une armoire blindée.

Durant de longues heures, ils ont tenté à tour de rôle d’ouvrir l’ensemble de nos antivols à l’aide de leurs crochets. Certaines serrures ont cédé en quelques dizaines de secondes, y compris sur des modèles haut de gamme, d’autres ont demandé bien plus de temps ou de travail sur l’outillage et quelques-unes ont totalement résisté à nos experts. Nos trois crocheteurs sont venus avec leur matériel : des petits crochets métalliques de formes variées qu’ils insèrent dans la serrure à l’aide d’un porte-outil fonctionnant sur deux axes, rotatif et vertical, puis leurs petits étaux montés sur boule pour maintenir l’antivol dans le meilleur angle d’attaque.

Ce matériel ultra-spécialisé se trouve dans le commerce, en vente libre, à des tarifs montant pour certains outils à plusieurs centaines d’euros. S’y former n’est pas simple. Ainsi, un organisme comme l’Association des crocheteurs de France étudie minutieusement le passé de tout nouveau membre, jusqu’à son casier judiciaire. Certains crochets palpeurs sont spécifiques à un type de serrure – voire à une marque ou un modèle précis d’antivol -, mais il faut souvent adapter l’outillage aux circonstances, le limer, enrober la pointe d’argent afin qu’elle offre davantage de résistance tout en restant très fine. Nos crocheteurs fabriquent d’ailleurs en partie leurs propres outils, voire les porte-outils réalisés en impression 3D.

Le crochetage est un travail d’une extrême minutie et dextérité où le ressenti manuel remplace les yeux. Il faut, au toucher, déplacer l’un après l’autre tous les éléments qui composent le mécanisme de la serrure, tel que le ferait sa clé, avec ses différentes encoches. Afin de comprendre le système et le fonctionnement du mécanisme auquel ils font face, nos crocheteurs ont parfois utilisé une mini-caméra endoscopique, empruntée au domaine médical, connectée à un smartphone, appareil qu’ils insèrent dans la serrure pour mieux « lire » le mécanisme.

Les systèmes de serrures utilisés sur notre sélection d’antivols vélo sont dans l’ensemble assez évolués : systèmes à disques, à paillettes ou encore à curseurs, dotés ou non de technologies anti-crochetage, voire de faux crans ou de systèmes inversés trompeurs.

Même notre champion international de crochetage a buté sur plusieurs d’entre eux, notamment les serrures des U Litelok X3 et des deux modèles de Hiplok, ainsi que sur la chaîne ceinture Hiplok Gold, sur le U Abus Ultimate 420, la chaîne Abus Granit CityChain Xplus 1060, le modèle pliant Abus Bordo, la chaîne Decathlon Elops 920L ou encore le U Trelock U6. Le Litelok X3 utilise un cylindre de serrure Abloy Sentry de haute sécurité doté d’un système à 9 disques extrêmement difficile à crocheter, voire impossible de l’avis de nos spécialistes. Les modèles Hiplok utilisent un système à curseurs dit « à barre latérale inversée », assez novateur dans la serrurerie de vélo. « Ils sont incrochetables ! Le système empêche de mettre les paillettes en tension » concède le champion Nicolas Florent.

Pour autant, l’ouverture fine des autres modèles, U, chaînes ou pliants dotés de systèmes plus conventionnels, n’a pas été une mince affaire. Seul le champion de France a pu venir à bout de la plupart d’entre eux. Les deux autres crocheteurs, un peu moins expérimentés sur ce type de serrures, sont restés sur une série d’échecs. Ils ont pourtant fait preuve d’une extrême patience doublée d’une bonne dose d’acharnement sur chaque mécanisme, œuvrant parfois jusqu’à près d’une heure sur un modèle avant de baisser les bras.

Même pour un champion du crochetage, les temps d’ouverture peuvent s’avérer longs. Les serrures Abus - en dehors du modèle Ivy Chain 9 210 plus basique avec son système à paillettes -, se sont révélées de manière générale assez complexes et longues à ouvrir. Cela peut aller au-delà de 10 ou 15 minutes, mais une fois le coup de main pris sur un système de serrure, les temps d’exécution peuvent se réduire. « On retrouve souvent une même technologie utilisée par une marque, reconnaît Nicolas Florent. Après plusieurs tentatives, on devient plus rapide et efficace pour les crocheter. »

Les modèles Kryptonite se sont montrés moins complexes à crocheter avec des temps d’ouverture autour d’une minute, voire moins, une fois le crocheteur exercé à leur mécanisme. Néanmoins, leur serrure à disques a nécessité l’emploi d’outils plus coûteux, facturés plusieurs centaines d’euros, ou imprimés en 3D. Les modèles Auvray Xtreme Bike et Qlok U-14 ont été les plus rapides à ouvrir, moins d’une minute à la première tentative. Tous deux partagent le même mécanisme à disques sans protection anti-crochetage. C’est d’ailleurs la marque française Auvray-Security qui produit les modèles Qlok.

Lors de notre seconde vague de tests, consacrée aux antivols « anti-disqueuse », nous n’avons fait appel qu’à un expert, Nicolas Florent. La résistance des serrures de ces dispositifs les plus évolués et onéreux nous a réservé quelques surprises. Le Kryptonite New York Diamond Standard, qui offre un très bon rempart à la découpe, n’a tenu que 26 petites secondes au crochetage avant de céder face aux doigts experts de Nicolas Florent. Il est décevant qu’un antivol de cette gamme de prix soit équipé d’une serrure offrant un niveau de protection comparable à celui de produits de la marque bien plus abordables. Le Hitlok X1 a tenu à peine une minute,is 2’ 30” minutes pour l’Abus Granit Super Extreme 2 500. C’est mieux, mais encore loin des 45 minutes nécessaires à l’ouverture du OnGuard Rocksolid 8 590, un modèle qui a pourtant assez mal résisté aux tests de découpe ou de torsion. Seules les serrures des modèles Hiplok (à curseur et barre latérale inversée) et Litelok X3 (serrure Abloy Sentry) se sont avérées incrochetables dans la catégorie des antivols « anti-disqueuse ».

Outre les tests de destruction et de résistance, nous avons également pris en compte de nombreux paramètres pour établir notre classement final. Le cadenas idéal n’est pas seulement robuste, il est aussi facile à transporter grâce à son poids et son encombrement réduits, et facile à attacher au mobilier urbain. Il s’adapte notamment sans rechigner aux points d’attache un peu larges, ou situés à des hauteurs inhabituelles. Il est également compatible avec différents types et formes de cadres de vélos, notamment aux vélos électriques, souvent très larges.

Nous avons encore pris en considération la facilité d’utilisation de ces antivols, leur finition globale, la protection qu’il offre pour ne pas endommager le cadre lors de son transport ou son utilisation, mais aussi des aspects pratiques comme les trappes de protection de serrures qui limitent les intrusions d’eau et poussière dans le mécanisme, ou encore les clés munies d’un éclairage Led, facilitant la localisation de la serrure dans une rue sombre.

Nous avons évalué le type de clés employé, leur nombre, la facilité à les faire refaire, l’éventuel support livré avec l’antivol, qui permet de l’accrocher facilement au cadre du vélo. Enfin, nous avons évidemment pris en compte le prix d’achat moyen constaté sur les sites marchands, mais aussi le rapport qualité/prix de chaque modèle.

La grande enseigne du sport Decathlon est réputée pour ses produits maison aux prix serrés. C’est le cas de cette chaîne antivol Elops 920L proposée à moins de 60 €. De toutes les chaînes testées, c’est celle qui s’est montrée la plus performante… mais pas la moins lourde ! 3,1 kg pour ce gros bébé emmailloté dans sa gaine textile. C’est beaucoup, bien plus que les modèles concurrents de notre panel, mais celle-ci offre une longueur de 1,10 m contre 0,85 ou 0,90 m. Elle est donc particulièrement adaptée aux vélos imposants, tels qu’à assistance électrique, aux vélos-cargos et autres modèles « long-tail ». Cela permet également de l’attacher à une plus grande variété de points de fixation : elle n’a pas peur des poteaux larges ou des points de fixation au sol, ou en hauteur.

Son boîtier de serrure est massif et, derrière un aspect un peu « plastique d’entrée de gamme », il renferme une serrure de qualité. Tous nos crocheteurs qui s’y sont successivement frottés ont dû baisser les bras face à ce mécanisme, un système à 5 disques doté d’une sécurité anti-crochetage. La serrure est d’ailleurs bien protégée des intrusions par un clapet.

Decathlon livre cette chaîne avec 3 clés codées. Notre coupe boulons n’a pas réussi à sectionner les maillons carrés de 10 mm – ni ceux des autres chaînes participant au test – et face à la meuleuse d’angle, il nous a tout de même fallu près de 20 secondes pour en venir à bout. C’est plus que sur les modèles concurrents (10 à 15 secondes en moyenne), mais probablement insuffisant pour rebuter un voleur déterminé. Cette chaîne est certifiée Solid Secure Silver, ART 3 étoiles et classée 9/10 sur l’échelle de sécurité propre à Decathlon.

Il nous a fallu près de dix minutes d’efforts et sept disques de coupe standards pour venir à bout de cet imposant Litelok X3 ! C’est sans conteste le plus résistant de tous les antivols testés, y compris au sein des modèles dits « anti-disqueuse ». Cette résistance aux disques de découpe métal est due à son « armure composite fusionnée Barronium® » selon la terminologie du fabricant britannique. Le barronium n’est pas un alliage répertorié, il s’agit d’un matériau composite céramique extrêmement dur mis au point par le PDG de Litelok, un certain Neil Barron, d’où le nom.

Si chaque fabricant conserve jalousement ses petits secrets de fabrication et de métallurgie, on sait au moins que cet alliage spécial est composé de deux couches : un noyau en acier trempé haute résistance et son armure barronium fusionnée au noyau. Cette association complique la découpe en usant les disques, en fatiguant la disqueuse et sa batterie. Un outillage suffisamment puissant et endurant est donc nécessaire pour espérer découper cet antivol de section ovale (17 x 21 mm), recouvert d’un épais gainage plastifié. Ainsi qu’une bonne dose d’acharnement, puisque l’opération dure près de vingt minutes : avec son double verrouillage de l’anse, deux découpes sont requises. Peu de chance qu’un voleur ait cette patience.

Comparé à celui d’autres disques très haut de gamme, très onéreux, le temps nécessaire pour réaliser ces deux découpes est considérablement moindre (environ trois minutes), mais ce temps reste dans des valeurs hautes, à même de dissuader nombre d’indélicats. Seuls les modèles concurrents Kryptonite New York Diamond Standard ou Hiplok DX1000 résistent quelques dizaines de secondes de plus face à ce type de disques, rarement employés par les voleurs. Mais ces concurrents sont loin d’égaler la résistance du Litelok X3 avec des disques standards de coupe métal. Toutes nos autres tentatives et techniques d’ouverture ont échoué, y compris le crochetage de serrure. Notre champion de crochetage a baissé les bras face à cette serrure Abloy Sentry de très haute qualité, malgré tous ses efforts et sa patience. Celle-ci est équipée d’un cache-poussière efficace pour limiter les intrusions et livrée avec trois clés. Le X3 ne s’encombre pas de certification : il a reçu, comme ses concurrents dans cette catégorie « anti-disqueuse », la classification ART4, mais aucun label supplémentaire. Cependant, nos tests de résistance parlent d’eux-mêmes en sa faveur.

S’il paraît large et imposant, ce U est en réalité très bien proportionné par rapport à ses concurrents dans la catégorie anti-meuleuse. Les dimensions internes de son anse sont de 195 x 100 mm. Cela permet d’arrimer facilement son vélo à un point fixe, y compris un vélo électrique au cadre très large, ou un vélo-cargo. L’antivol n’est pas aussi encombrant que les Abus Super Extreme 2 500 ou Hiplok DX1000 qui frisent les 30 cm de long, mais reste bien plus pratique qu’un Hiplok D1000 au format très (trop ?) compact. Côté protection, son gainage caoutchouté assez résistant recouvrant l’anse comme le boîtier évite d’endommager les parties métalliques ou la peinture du vélo. Notez que Litelok décline ce modèle en deux versions, X3 Bike et X3 Moto, qui sont en réalité les mêmes modèles, strictement identiques en dimensions et conception technique.

Pour autant, ce Litelok X3 n’est pas parfait : il est lourd, presque 2,2 kg. Ce qui reste inférieur aux massifs Hiplok DX1000 (2,7 kg) ou Kryptonite New York Diamond Standard (2,3 kg), mais assurément, ce n’est pas le type d’antivol qu’on trimballe dans un sac à dos ou accroché à la ceinture. Il n’est livré qu’avec une simple pochette de transport en néoprène, Litelok proposant en accessoire (24 €) un support de cadre adapté à ses dimensions. Reste le handicap du prix pour cet antivol qui ressort comme celui offrant le meilleur compris investissement/sécurité. Proposé à 299 €, il est dans la moyenne de ces modèles haut de gamme dit « anti-disqueuse », mais cette somme peut en dissuader plus d’un, même avec 7 ans de garantie. Une dépense qui paraît moins absurde lorsqu’on souhaite protéger un vélo haut de gamme à plusieurs milliers d’euros, comme certains modèles à assistance électrique.

En matière de cadenas, tout est affaire de compromis. Si l’Abus Bordo 6500K Granit n’est pas l’antivol le plus résistant que nous avons testé, tant s’en faut, il est suffisamment dissuasif pour repousser les voleurs qui n’ont pas emporté leur meuleuse d’angle. Et au quotidien, il s’avère particulièrement facile à vivre.

Le Bordo 6500K Granit fait partie de la famille des antivols pliants, dont le faible encombrement est pratique, une fois replié et rangé sur son support. Ce modèle siglé Abus affiche alors un format compact de 165 x 30 mm. Son support peut être vissé sur les inserts de fixation d’un porte bidon ou relié à un tube de cadre à l’aide de colliers de serrage. Déplié, ce cadenas forme un losange de 90 cm avec ces 6 segments plastifiés et articulés, ce qui permet souvent d’arrimer le cadre et une roue à un point fixe. Sa mise en œuvre nous a semblé particulièrement aisée.

Cet antivol est toutefois assez onéreux (110 € environ) et relativement lourd (1,75 kg). Les cadenas pliants de ce type n’ont pas toujours la meilleure réputation en termes de résistance aux tentatives de vols. C’est ce que nous avons pu vérifier au cours de nos tests de destruction. Toutefois, l’Abus Bordo 6500K Granit sort du lot. Nous n’avons pas réussi à l’ouvrir par la force à l’aide d’une longue barre à mine, il s’est aussi avéré le plus résistant au coupe boulons, même si, avec une force extrême, il a fini par céder, sectionné net malgré les 5,5 mm d’épaisseur de ses segments en acier trempé.

Les rivets qui relient ces segments sont légèrement bombés et compliquent la tâche pour les attaquer à la perceuse : nous n’avons pas réussi à l’ouvrir par cette méthode. Le crochetage a également été rendu long et complexe avec une serrure à disques qualitative, une constante chez Abus. C’est donc face à la meuleuse d’angle qu’il s’est montré le plus vulnérable : 5 secondes à peine pour sectionner un segment. Contrairement aux U, une deuxième coupe n’est pas nécessaire sur ce type de cadenas.

Si le Bordo 6500k Granit ne reçoit que la certification ART 2 étoiles, Solid Secure le classe en Gold et Abus le range au rang le plus élevé de son échelle de sécurité, 15/15.

Contre une soixantaine d’euros, ce modèle Kryptonite a plus d’un argument à faire valoir. Il est compact, léger (1 083 grammes), bien fini et, en plus d’un support de cadre, il est fourni avec un câble à anneaux de 1,20 m. Les filins d’aciers tressés de ce type n’offrent qu’une résistance basique, mais ils permettent, une fois le vélo relié à un point fixe avec le U, d’attacher au moins une roue, voire la selle ou un panier relié à l’anse du U. Ne vous faites pas d’illusions, ce câble d’une section d’environ 8 mm hors gainage protecteur se sectionne assez facilement avec une bonne pince coupante. Nous n’avons eu beaucoup à forcer pour en venir à bout.

Le Kryptonite Evolution Mini-7 n’a pas non plus la prétention d’offrir la résistance d’un modèle très haut de gamme comme le Hiplok D1000 Avec son diamètre d’anse de 13 mm, nous avons découpé ce U à la meuleuse d’angle portative en 7 et 9 secondes pour chacune des deux découpes nécessaires, soit une intervention de moins de 30 secondes pour un voleur en conditions réelles, le temps de repositionner l’outil. Malgré son coût abordable, cet antivol est doté d’un double système de verrouillage qui limite la rotation des deux brins de l’anse si le voleur n’opère qu’une coupe unique. Après une seule coupe, l’espace libéré entre les deux brins n’est pas mince, environ 15 mm, mais insuffisant pour extraire l’antivol d’un tube de cadre.

Cette anse renforcée en acier trempé n’a pas cédé sous les attaques de notre coupe boulons de 75 cm, mais notre expert-crocheteur a réussi à ouvrir la serrure en une trentaine de secondes une fois exercé aux mécanismes Kryptonite. Le matériel nécessaire à l’ouverture de ce type de serrure à disques est toutefois d’un emploi très complexe, et coûte plusieurs centaines d’euros.

Avec une longueur interne de 175 mm, ce cadenas est particulièrement compact. Cela lui permet en théorie de mieux résister aux tentatives d’écartement menées avec une barre à mine - même si en pratique nous n’avons pas réussi à libérer le moindre U avec cette technique. Revers de la médaille d’un U si compact : il est peu adapté aux cadres de vélo de grosse section, ainsi qu’aux points d’accroche larges. Au cas ou vous auriez besoin d’un antivol plus long, Krytonite décline l’Evolution Mini en différentes longueurs, mais sans câble. Vous pourriez donc plutôt être tenté par un modèle de la marque Abus, l’Ultimate 420 + Loop Cable, aux qualités assez proches (voir notre description juste ci-après)

Côté pratique, la serrure du Kryptonite dispose d’un cache-poussière coulissant et, sur ses trois clés codées remplaçables, l’une est munie d’un petit éclairage Led bleu qui permet de repérer plus facilement la serrure de nuit. Le câble est lui muni d’un petit strap en velcro pour éviter qu’il ne se balade trop librement. Enfin, le support de cadre fourni, à fixer sur le tube de selle ou sous le tube diagonal, ne gêne pas le cycliste lorsqu’il pédale avec l’antivol ainsi maintenu.

Ce modèle Evolution Mini-7 + câble Kryptoflex reçoit entre autres les certifications Solid Secure Gold, ART 2 étoiles et Kryptonite le positionne à 7/10 sur son échelle de sécurité.

Hiplok D1000 et DX1000 : ces deux modèles sont nos seconds choix de cadenas « anti-disqueuse ». Ils constituent la meilleure alternative au vainqueur du comparatif, le Litelok X3, lorsque celui-ci n’est plus disponible à la vente. On peut même les préférer au Litelok si l’on recherche un modèle encore plus large - c’est le cas du DX1000 - ou plus compact, comme le D1000. Ces deux U de marque Hiplok partagent des caractéristiques très proches, dont leur serrure que nos crocheteurs n’ont tout simplement pas réussi à ouvrir, et leur technologie spécifique dite « Ferosafe », un composite céramique qui complique la découpe à la disqueuse. Nous avons mis 3 minutes et 25 secondes, et usé quatre disques métal pour venir à bout de leur épaisse anse. Soit environ 7 minutes pour effectuer les deux découpes nécessaires et libérer le cadre de la plupart des vélos (même si les branches du Hiplok s’écartent plus que la moyenne et qu’une découpe peut suffire pour dégager les bicyclettes aux tubes de cadre les plus fins). Avec un disque haute technologie au tarif prohibitif, ce temps descend à 3 minutes et demie pour les deux découpes. A noter : le DX1000 étant légèrement plus épais, il résiste à la meuleuse quelques secondes de plus que de D1000. Il est aussi plus cher (360 contre 300 euros) et bien plus lourd (2,7 contre 1,8 kg), mais également plus grand. Ce qui permet de l’attacher à la grande majorité des points fixes, là où le D1000, vraiment étroit, n’y parvient pas toujours. Avec son gabarit compatible moto, le DX1000 se destine prioritairement à la protection de vélos haut de gamme, notamment des modèles à assistance électrique, long-tail ou cargo sur lequel l’ajout d’un tel poids durant le transport n’aura que peu d’influence. A noter que la pince coupe-boulons, la barre à mine, le perçage n’ont eu aucun effet sur ces deux antivols. Tous deux sont recouverts d’une épaisse gaine caoutchoutée qui protège bien le cadre du vélo des éventuels impacts. Chacun répond aux certifications ART4 et Sold Secure Diamond vélo/moto. Ces antivols sont vendus sans support, mais Hiplok propose un support de cadre pour 25 euros.

Kryptonite New York Diamond Standard : Il a fallu attendre le printemps 2025 pour que Kryptonite, marque d’antivols très réputée, dégaine à son tour son antivol renforcé « anti-disqueuse ». Le modèle impose le respect avec sa grosse section d’anse de Ø 23 mm (26 mm avec son épais gainage) et un poids non négligeable de 2,3 kg. Notre barre à mine n’a eu aucun effet sur ce U massif. Ses dimensions restent toutefois assez compactes (275 x 165 mm), et son anse suffisamment grande pour arrimer facilement un vélo à un point fixe, même avec un cadre très large. Son anse est composée de plusieurs couches de matériaux : une âme centrale en acier à traitement thermique recouverte d’un traitement de surface Diamond pour user rapidement les disques, puis d’une couche d’acier dure, le tout noyé dans un gainage plastique protecteur. Ce modèle a plutôt bien résisté à notre test de découpe par disque métal classique, cédant en 3’ 15” avec trois disques consommés, soit dans la moyenne haute, même si le Litelok X3 fait bien mieux. Un temps à multiplier par deux car une deuxième découpe est souvent nécessaire pour dégager l’antivol. Il a aussi bien tenu le choc face à un disque haut de gamme dans la disqueuse, rendant l’âme en près de quatre minutes (pour deux découpes), le meilleur résultat de notre comparatif. Hélas, Kryptonite y a intégré une serrure similaire à bon nombre de ses antivols de gamme inférieure, un modèle certes à 7 disques dit anti-crochetage et anti-perçage… mais dont le mécanisme n’a résisté que 26 secondes avant ouverture face à notre champion de crochetage. Même si les voleurs recourent rarement à cette technique de vol, on espérait un peu plus de technicité et de résistance pour un modèle à 290 euros. Le Kryptonite New York Diamond Standard est tout de même certifié ART4, Sold Secure Diamond vélo/moto, FUB 2 roues et classé 10/10 sur l’échelle de protection Kryptonite. A noter, trois clés codées sont fournies avec ce modèle, ainsi qu’un support de cadre.

Abus Granit Super Extreme 2500 : ce modèle « anti-disqueuse » représente le haut de gamme du constructeur allemand. Son prix est dans la moyenne des modèles comparables (290 euros), comme son poids (2,2 kg). Ses dimensions sont généreuses (30 x 17,7 cm) et la finition très soignée. Afin de faire rempart aux découpes par meuleuse d’angle, Abus fait appel à un mélange spécial de carbure de tungstène associé à un noyau en acier trempé. Face à nos séances de torture, ce U a fort bien résisté aux disques métal classiques de la disqueuse. Il a cédé après 3’ 54” d’efforts en usant 4 disques successifs, soit l’une des meilleures performances derrière l’étonnant Litelok X3. En revanche, face à des disques de coupe haut de gamme, l’Abus s’est montré bien moins performant, résistant moins de deux minutes pour les deux découpes nécessaires à le libérer. Presque moitié plus que ses meilleurs concurrents. Le métal de son anse s’est plié quand nous avons tenté de le forcer avec une barre à mine, sans destruction ni ouverture toutefois, avant de reprendre sa position initiale. La serrurerie est le cœur de métier d’Abus et le cylindre XPlus qui équipe ce modèle est d’excellente facture avec un mécanisme à 7 disques doté d’un système anti-crochetage que notre expert, très familier de ce type de protection, a mis 2’ 30” à ouvrir, à l’aide d’un outillage spécifique. Le Granit Super Extreme 2 500 n’est certes pas le plus résistant des modèles testés, mais il offre un compromis acceptable. Classé 15 + dans l’échelle de protection Abus, le niveau le plus haut du fabricant, ce Granit Super Extreme 2 500 reçoit les certifications ART4, Sold Secure Diamond vélo + moto, Classe SRA, FUB 2 roues, FG, FA, SBCS, Varefakta. A noter que la version vendue avec support de transport est à peine plus chère (+ 10 €), autant opter pour celle-ci.Litelok X1 : Les dimensions du U Litelok X1 (175 x 265 mm) sont plus discrètes que celles de son grand frère le X3, le vainqueur de notre comparatif. Son poids est plus léger (1,7 kg) et son prix beaucoup plus digeste (180 euros), mais il s’avère bien moins résistant. Il appartient pour autant à cette même catégorie d’antivols dits « anti-disqueuse » avec une armure en barronium conçue sur le même principe que le X3. La section métallique de l’anse est ici plus fine (19 mm, un diamètre déjà conséquent), mais elle n’a étonnement offert qu’un faible rempart à la découpe. Un seul disque métal standard a été nécessaire pour sectionner l’anse de ce Litelok X1, en une petite minute. Après une seule découpe sur l’anse, le jeu reste important entre les branches sectionnées avec un écartement constaté de 27 mm. Mieux vaut donc arrimer cet antivol à une partie large du cadre pour compliquer la tâche d’un voleur, lui imposant alors deux découpes successives. Les tests de forçage à la barre à mine n’ont aucun effet, pas plus que les machoires de la pince coupe boulon, mais la serrure n’est pas aussi évoluée que celle du X1. Notre champion de crochetage l’a ouvert en 1’ 30” à sa première tentative, puis en moins d’une minute au deuxième essai après avoir mieux appréhendé ce système à faux crans. C’est donc une petite déception pour ce modèle, certes plus résistant à la découpe que les modèles de U classiques (- de 100 €) mais loin d’apporter un rempart aussi sécurisant que les modèles à 300 euros. Tout compromis a ses limites.

OnGuard Rocksolid 8590 : le traitement de surface spécifique « RockSolid » qui recouvre l’anse en acier de cet antivol n’a pas brillé face à notre meuleuse d’angle : il n’a résisté que 36 secondes face au tranchant d’un seul disque métal standard - à peine plus longtemps que les meilleurs U classiques. La barre à mine a déformé son anse de façon irrémédiable. Le OnGuard Rocksolid 8590 n’est donc pas au même niveau de protection que ses concurrents dans cette catégorie « anti-disqueuse » et son prix inférieur (199,90 € tout de même) ne justifie pas entièrement ces carences en résistance. Reste une serrure à 8 curseurs et double barre latérale d’un très bon niveau de sécurité, que notre crocheteur a mis près d’une heure à ouvrir.

Abus Ultimate 420 + Loop câble : Très proche de l’Evolution Mini-7, ce modèle Abus a failli figurer parmi les vainqueurs. C’est une alternative à considérer, un peu plus volumineuse que le Kryptonite, mais un peu plus pratique également. Abordable, ce modèle de dimensions assez généreuses conviendra à la plupart des vélos du marché, y compris un VAE ou vélo-cargo, et il est proposé avec un câble de 1,20 m ainsi qu’un support de fixation au cadre. Abus le classe au niveau 12/15 sur son échelle de sécurité, et de fait, le champion de France de crochetage s’est cassé les dents sur sa serrure. Le boîtier cylindrique du U, gainé de plastique rouge afin de protéger le vélo, renferme un système à double verrouillage. Deux coupes sont donc nécessaires pour espérer extraire l’antivol lors d’une effraction, d’autant que les brins sont bien maintenus dans le boîtier, sans rotation. Il ne s’écarte que d’une douzaine de millimètres lors d’une coupe unique. Avec un diamètre d’anse de 13 mm, identique au Kryptonite Mini-7, il se coupe facilement avec une meuleuse d’angle (nos temps de coupe constatés vont de 6 à 10 secondes).

Abus granit Xplus 540 : vendu autour des 80 €, ce modèle Abus en U reçoit la note la plus élevée dans son échelle de sécurité, 15/15. C’est un antivol sérieux, à la présentation très soignée et de taille importante pour s’arrimer à un gros point d’attache ou à un cadre de vélo volumineux, de type VAE : son anse offre un accès de 230 x 105 mm. Il est de plus doté d’une excellente serrure difficile à crocheter, avec de faux crans. Son ouverture fine (non destructrice) a pris beaucoup de temps au champion de France de crochetage. L’anse est ici de section carrée, plutôt fine, en 13 mm seulement. Elle cède facilement sous le disque d’une meuleuse d’angle : 8 à 10 secondes d’intervention par brin. Un peu faible pour un antivol dans cette gamme de prix.

Kryptonite New York STD : Le New York est un grand classique de la marque américaine, un U bodybuildé (1,895 kg, presque aussi lourd que le Hiplok D1000), avec une large capacité d’attache due à son anse de 203 x 102 mm. Celle-ci est généreuse avec un diamètre de 16 mm, résistante au coupe boulons, mais face à une meuleuse d’angle, elle n’a tenu que 10 à 13 secondes par coupe durant nos tests. Le jeu dans le boîtier est d’ailleurs important après une seule découpe, avec près de 20 mm d’écart entre les brins. Ensuite, la serrure à clés codées et mécanisme à disques, bien protégée sous son clapet anti-poussière, se crochète un peu trop facilement pour nos spécialistes, équipés il est vrai d’accessoires de crochetage coûtant plusieurs centaines d’euros. On espérait mieux de la part de cet imposant modèle iconique (il a été créé en 1994) vendu autour de 90 €, tout de même certifié ART 3 étoiles, Solid Secure Gold et 9/10 chez Kryptonite.

Auvray Xtrem Bike : ce modèle de U assez imposant avec sa longue anse (250 mm et Ø 16 mm) est d’abord pensé pour la moto. Fabriqué en France, il affiche un aspect assez qualitatif avec un boîtier cylindrique volumineux. Le poids est en conséquence : 1,785 kg. Cette section d’anse de Ø 16 mm est la plus élevée de notre sélection (avec les Kryptonite New York STD et Trelock U6) et donc un peu plus longue à découper à la meuleuse d’angle. Ce modèle a résisté une douzaine de secondes sous nos assauts, le double pour les deux coupes nécessaires pour libérer le vélo puisque le jeu des brins dans le boîtier est très modéré. Sa serrure, protégée par un clapet anti-poussière, n’est pourtant pas à la hauteur de nos attentes. Son système à 7 disques s’est laissé crocheter en moins de 1 minute. Cet Xtreme Bike made in France reste toutefois un antivol d’assez bonne facture, bien adapté à un VAE par ses dimensions généreuses et au tarif abordable (65 € environ.).

Qlok U-14 : compact, léger, vendu avec un bon câble de 1 mètre et un support de cadre, le Qloc U-14 a quelques atouts à faire valoir avec un prix accessible, autour de 50 €. C’est de plus un produit made in France, dont la fabrication est assurée par Auvray-Security. Son anse de Ø 14 mm se coupe un peu trop rapidement – nous avons mis 9 secondes par brin pour la sectionner à la disqueuse. Sa serrure, similaire à celle du Auvray Xtrem Bike mais sans protection, s’ouvre assez facilement sous les doigts experts d’un crocheteur. En l’absence d’un système anti-crochetage, il a cédé en moins d’une minute durant nos tests. Le câble de grosse section s’est montré assez résistant et il nous a fallu sortir le grand coupe boulons pour le couper. Pour une exposition moyenne au risque, ce petit antivol accessible rempli néanmoins son rôle de dissuasion, avec un encombrement minimal.

Trelok U6 : ce U de forte capacité d’attache (anse de 230 x 110 mm) dispose d’une très bonne serrure qui a résisté aux tentatives de nos crocheteurs. Le mécanisme à 8 curseurs tourne à gauche, ce qui est peu habituel, voire perturbant pour un crocheteur et il dispose de complications. Malheureusement, son anse, pourtant en Ø 16 mm, se découpe bien trop vite à la disqueuse, en 7 à 8 secondes et révèle un jeu très important dans le boîtier avec près de 25 mm d’écartement entre les brins une fois sectionnés. A plus de 90 €, la prestation globale n’est pas à la hauteur de nos attentes.

Hiplok Gold : la marque britannique Hiplok sort des sentiers battus avec cette chaîne-ceinture qui se transporte à la taille : 2,27 kg tout de même. Nous ne sommes pas convaincus que ce soit là un atout sécuritaire en cas de chute, ni un atout propreté, avec un antivol qui, par nature, traîne par terre… Cela offre néanmoins une alternative à la lourde chaîne qui, en roulant, brinquebale sur le cadre en le massacrant. Nos tentatives de découpe au coupe boulons n’ont rien donné sur ces maillons de 10 mm, mails il ne nous a fallu que 15 secondes pour en venir à bout à la meuleuse d’angle, avec une double découpe au travers du textile de protection. Soit un temps plus rapide qu’avec le modèle Décathlon au tarif deux fois moins élevé. Le cadenas en lui-même est de plus forte section (13 mm) et donc plus dur à sectionner, mais un voleur va toujours vers la facilité. La serrure est ici d’excellente qualité, similaire à celle de l’innovant U D1000 du même fabriquant et considérée comme incrochetable par nos spécialistes, également mis en échec devant celle-ci.

Abus Granit CityChain Xplus 1060 : la présentation est sérieuse avec un gros boîtier de serrure plastifié, des clés codées dont une dotée d’une mini-Led bien pratique de nuit, un gainage soigné des maillons. Mais le prix est assez dissuasif, environ 120 €. Il s’explique en partie par la qualité de la serrure que n’ont pas réussi à ouvrir nos crocheteurs, mais aussi son mécanisme de verrouillage direct, simple et rapide. En revanche, la double découpe d’un maillon - ici de forme hexagonale en section de 10 mm – ne nous a pris que 9 secondes à la meuleuse d’angle électroportative - le moins bon résultat de toutes les chaînes testées. C’est plutôt décevant pour un modèle à la sécurité notée (15/15) par Abus, certifié ART 3 étoiles, Sold Secure Gold.

Abus Ivy Chain 9210/85 : cette autre chaîne Abus est plus abordable (environ 80 €) que la CityChain Xplus, mais avec une serrurerie moins évoluée, un système à paillettes ouverte en moins d’une minute par crochetage. À la meuleuse d’angle, il a fallu une quinzaine de secondes pour couper en deux un maillon avec sa section de 10 mm. L’effet dissuasif est là, avec un aspect assez massif de cette chaîne sous gainage nylon, mais sa résistance globale est assez moyenne. D’une longueur de 80 cm (disponible également en 1,10 m, 1,40 m, ou 1,70 m) et 2, 4 kg dans cette version, elle est classée 13/15 chez Abus.

Krytonite Evolution 1090 : au premier regard, cette chaîne respire le sérieux avec une finition valorisante, la serrure à cache-poussière, une des clés munie d’un éclairage Led, les maillons terminaux gainés de caoutchouc souple, le gros boîtier serrure qui tient bien en main lorsqu’on le manipule. Pour un modèle de 90 cm elle pèse tout de même 2,66 kg. Son tarif est bien placé (environ 70 €), mais ici aussi, sa résilience face à un voleur déterminé paraît un peu juste. Ses maillons hexagonaux en acier manganèse se laissent couper en deux en une quinzaine de secondes à la meuleuse. Notre meilleur crocheteur s’est joué de sa serrure au mécanisme à 6 disques en moins d’une minute. Cette chaîne est notée 8/10 sur l’échelle Kryptonite.

Kryptonite Evolution 790 Folding Lock : un peu moins résistant que l’Abus Bordo 6500K équivalent, notre préféré parmi les pliants, ce modèle Kryptonite de 1,4 kg et 90 cm déployé reste assez simple et pratique à mettre en œuvre comme à ranger sur son support de cadre. Ce dernier se fixe d’ailleurs sur les œillets du porte-bidon ou à l’aide des colliers et son clip de verrouillage maintient fermement l’antivol pendant le transport. Nous avons réussi à le forcer à l’aide d’une longue barre à mine. Le métal des segments, un acier trempé de 5,4 mm d’épaisseur, a cédé à sa liaison avec le bloc-serrure, avec un fort appui sur la barre. Nous avons pu également couper un segment à l’aide d’un coupe boulons, là encore avec un très fort appui sur l’outil. Il n’a résisté que cinq secondes à la découpe à la meuleuse d’angle. Côté serrure, le système à 8 curseurs, plus basique qu’un mécanisme à disques, s’est laissé dompter en moins d’une minute par les mains expertes de nos crocheteurs. L’Evolution 790 n’est pas un mauvais antivol, il reste dissuasif, mais son tarif (environ 120 €) nous apparaît trop élevé au regard de la protection globale offerte. Il est noté 7/10 chez Kryptonite.

Hiplok Switch : c’est le plus compact et léger des antivols pliants testés ici, ce qui est appréciable avec juste 950 petits grammes et ces 6 segments qui tiennent en 4 cm d’épaisseur. C’est également le moins résistant du test, toutes catégories confondues. Il a éclaté facilement au niveau des rivets de son bloc-serrure au premier forçage à la barre à mine ; il s’est laissé sectionner en 5 secondes à la meuleuse ; ses segments de 8 mm d’épaisseur n’ont pas mieux résisté à la pression de la grande pince coupe boulons, coupés net. Enfin, sa serrure sans système anti-crochetage s’est avérée bien simple à ouvrir pour nos experts. C’est en toute logique le modèle pliant le plus abordable de cette sélection (80 € environ), mais pas le plus sécurisant. Il conviendra tout au plus à des expositions modérées au risque vol, étant plus dissuasif que réellement efficient. Son support fourni, à visser sur les œillets dédiés au porte-gourde, est très fin, il ne gêne pas le cycliste durant le transport mais n’a pas de sys

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