Comme beaucoup à droite, Julien Dive admet un amour tout modéré pour François Bayrou. Mais, au moment de voter la confiance au premier ministre, lundi 8 septembre, le député Les Républicains (LR) de l’Aisne a choisi de s’abstenir. « C’est un peu rock’n’roll de voter contre quand on a des collègues LR au gouvernement », reconnaît l’élu. C’est sa liberté. Une liberté consacrée, dans un groupe où l’autonomie de ses membres leur vaut d’être considérés comme les « autoentrepreneurs » du Palais-Bourbon. « Je ne demande jamais aux députés de voter contre leur conscience », prévenait leur chef à l’Assemblée nationale, Laurent Wauquiez.
La conscience est plutôt éclatée au sein du groupe Droite républicaine, avec 13 votes contre, neuf abstentions et seulement 27 députés en soutien du premier ministre. Pour les tenants du contre, l’argument était tout trouvé. Pourquoi venir en aide à un homme décidé à sauter d’un avion sans parachute ?
Face à la coalition des voix de gauche et du Rassemblement national (RN), la droite parlementaire était trop faible avec ces 49 membres pour sauver François Bayrou. Mais, au moins, pouvait-elle valider son diagnostic sur le danger de la dette pour la France et lui accorder sa confiance. Raté. « Si je partage le constat sur l’état alarmant de nos finances publiques, je ne partage pas les remèdes qu’il propose, ni sa méthode », explique Alexandra Martin, députée LR des Alpes-Maritimes.