La première chose que Rita Bullwinkel remarque chez autrui ? La largeur des épaules. Vestige d’années passées à aligner les longueurs de piscine. « Si quelqu’un possède, naturellement, un certain type de carrure, cela fait d’emblée de lui un meilleur nageur, explique l’écrivaine américaine, un matin de juin, à Paris. Raison pour laquelle, où que je sois, je ne peux pas m’empêcher de noter du coin de l’œil si une personne que je rencontre, ou même que je vois simplement passer dans un café, a un corps adapté à un sport que j’ai abandonné depuis une bonne dizaine d’années… »
Trentenaire athlétique, vêtue, le jour de notre rencontre, d’un ensemble en crochet noir très « hippie chic », Rita Bullwinkel a été, dès l’enfance, une championne de water-polo. Cela lui a valu une bourse, grâce à laquelle la jeune fille née en 1988 dans la banlieue de San Francisco (Californie) a étudié – l’anthropologie et les religions – à l’autre bout des Etats-Unis, en Nouvelle-Angleterre, à l’université Brown. Elle y a été « cocapitaine d’une équipe de première division ». Depuis, elle est devenue autrice, enseignante en écriture créative au California College of the Arts de San Francisco, et éditrice.