Certains monuments de la connaissance inspirent, à leur seule évocation, la déférence due aux pères fondateurs. Fernand Braudel (1902-1985) est de ceux-là. Héraut du dialogue entre les sciences humaines, directeur de la revue Annales, il marqua des générations de chercheurs par sa réflexion sur les vastes espaces et la longue durée des sociétés. Sous la surface des événements militaires et politiques, il explorait la tectonique, la « grammaire des civilisations ». Mais que sait-on, quarante ans après sa mort, du détail de sa démarche scientifique ? En reprenant en un volume les trois tomes que les Editions de Fallois, entre 1996 et 2001, avaient consacrés à ses Ecrits, Les Belles Lettres ouvrent la voie à la redécouverte du grand historien.

Imposant, le volume de plus de mille trois cents pages ne rassemble pas les œuvres complètes de Braudel – la monumentale Méditerranée et le monde méditerranéen à l’époque de Philippe II ou Civilisation matérielle, économie et capitalisme (éd. Armand Colin, 1949 et 1967-1979) sont régulièrement réédités. Mais la sélection d’articles de revues, recensions d’ouvrages ou cours et conférences rédigés oriente le lecteur vers les centres d’intérêt de l’auteur, retraçant son parcours intellectuel de façon fluide et élégante – les commentaires d’édition se font légers, la plume braudélienne se suffit à elle-même.

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