Géologue de formation, Sergueï Lebedev (né en 1981) a sillonné la Russie avant d’être contraint à s’exiler en 2022 et de s’installer en Allemagne. Dans ses écrits, il reste fidèle à sa passion initiale : explorer les strates (celles de l’histoire comme celles de la psyché) qui se dérobent à la conscience au point qu’on n’en soupçonne parfois même pas l’existence. Il peut s’agir d’un passé familial occulté (L’Année de la comète, Verdier, 2016), des années 1990, vécues comme une catastrophe par beaucoup de Russes (Les Hommes d’août, Verdier, 2019) ou encore du phénomène de la recherche scientifique mise au service de la politique (Le Débutant, Noir sur blanc, 2022, qui paraît en poche, Libretto, 272 pages, 10,70 euros). D’évidence, le Donbass, cette faille tectonique au cœur de l’Ukraine, qui, avec l’annexion de la Crimée, est le foyer de propagation de la guerre actuelle, ne pouvait qu’attiser sa curiosité.

L’action de La Dame blanche, son nouveau roman – qui, à la différence des précédents, n’a pas pu être publié en Russie –, se situe précisément dans le Donbass en 2014, au début de l’invasion russe. Nous sommes loin des visées géopolitiques des « stratèges » du Kremlin. En l’occurrence, Valet, un jeune Russe, ressasse les humiliations dont il croit avoir été victime de la part de ses voisins et considère que le moment est venu de se venger.

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