Casquette portée à l’envers, legging corsaire et sandales dorées à talons, Agnès b. avance sans âge, la silhouette légère. Ce jour-là, sur son tee-shirt rayé, elle a enfilé un cardigan pression de couleur blanche. Elle a pris un second modèle avec elle, « s’il se met à faire froid… Ce cardigan, c’est comme une tasse de chocolat chaud ». Un vêtement simple, réconfortant, indémodable. Qui fait toujours office de best-seller, quarante-six ans après sa création…
La styliste nous reçoit dans son bureau parisien aux murs d’un blanc immaculé du 17 de la rue Dieu, où elle est installée depuis 1994. Quelques roses vanille fraise cueillies dans son jardin de Louveciennes (Yvelines), un cahier de dessins ouvert, des livres et des extraits de presse découpés. Sur une vitre, un dessin de son ami Jean-Charles de Castelbajac. Aux murs, accrochés au ruban adhésif noir, des posters de films de Jean-Luc Godard ou de Harmony Korine, une affiche du premier tableau de Jean-Michel Basquiat qu’elle s’est offert.
« Eau qui pique ou café ? » A peine installée sur son canapé, cigarette allumée, Agnès b., 83 ans, égrène joyeusement ses souvenirs. Sa rencontre avec Picasso, à 14 ans, dans les escaliers du château Grimaldi, à Antibes. Sa présence au dernier Festival de Cannes, pour aller saluer son ami Robert De Niro. Des histoires ayant pour personnages Jean Seberg et Romain Gary, Yoko Ono et Sean Lennon, Gilbert & George…