La réception aurait pu passer plutôt inaperçue, sans une poignée de main gênante. Mardi 16 septembre, l’ambassade de Chine à Rome organisait une fête dans un grand hôtel de la capitale, à l’occasion du 76e anniversaire de la fondation de la République populaire. Parmi les invités figurait Matteo Salvini, vice-président du conseil italien, qui, au cours de la soirée, a salué chaleureusement Alexeï Paramonov, l’ambassadeur de Russie en Italie. La polémique n’a pas tardé à se répandre dans la presse transalpine.
La veille, le diplomate russe n’avait pourtant pas ménagé ses critiques contre l’Italie pour son soutien à la Pologne, dont l’espace aérien a été violé par des drones russes dans la nuit du 9 au 10 septembre. Dans le cadre de l’opération « Sentinelle orientale » de l’OTAN pour défendre le flanc est de l’Europe, Rome a envoyé deux avions. « La participation de l’Italie à des opérations militaires au sein de différentes coalitions antirusses s’est toujours soldée par un désastre pour sa population », avait déclaré Alexeï Paramonov.
Celui-ci s’en était déjà pris au président italien Sergio Mattarella, que le Kremlin avait placé, fin juillet, sur une liste de personnalités européennes « russophobes », pour avoir dressé un parallèle entre l’impérialisme russe et le IIIe Reich. Le 4 août, dans un entretien au journal russe Izvestia, Alexeï Paramonov expliquait que « deux virus avaient pénétré l’élite politique italienne, l’ukrainophilie et la russophobie », estimant que la Russie ne pouvait plus avoir confiance en ses interlocuteurs italiens.