Une fois de plus, un fragment de ce qui fut longtemps, pour le public français, la partie immergée (elle est phénoménale) du cinéma japonais va être visible en salle. C’est toujours une bonne nouvelle. Sortent en effet huit films regroupés sous le titre générique de Lady Yakuza. Il s’agit d’une série de longs-métrages réalisés entre 1968 et 1972, produits par la compagnie Toei, mettant en scène une joueuse de cartes solitaire, surnommée la Pivoine rouge et incarnée par Junko Fuji, son interprétation l’avait transformée, à l’époque, en véritable star.
L’oligopole de l’industrie cinématographique nippone, qui a longtemps été divisée en grandes compagnies, et la fabrication de films en série et à toute vitesse ont engendré la production de genres cinématographiques à l’instar du cinéma hollywoodien. Les huit titres de la saga relèvent d’une catégorie particulière, le ninkyo eiga, sorte d’équivalent nippon du western, mettant en scène des bandes de hors-la-loi et des justiciers solitaires, déclassés, tiraillés entre leur quête de liberté et leur fidélité à une communauté particulière.