« Un projet porteur de risques financiers significatifs. » C’est ainsi que la Cour des comptes qualifie, dans son rapport, remis jeudi 6 novembre, l’opération Louvre-Grande Colonnade, annoncée par Emmanuel Macron, en janvier. L’ouverture d’une nouvelle entrée, face à la rue de l’Amiral-de-Coligny, et la création de nouvelles salles sous la cour Carrée, notamment pour y déplacer La Joconde et désengorger la pyramide, porteraient un risque financier trop évident. En atteste la réévaluation du coût du chantier, qui est passé, en six mois, d’une hypothèse déjà corsée de 450 millions d’euros à une estimation plus lourde de 666 millions d’euros.

Pour financer le projet, le Louvre mise sur les recettes issues de la pose de bâches publicitaires sur les façades de l’aile Richelieu donnant sur la rue de Rivoli, à hauteur de 30 millions d’euros. A cela s’ajoute une campagne internationale de mécénat, censée rapporter 330 millions d’euros, un objectif optimiste comparé aux précédentes campagnes de levées de fonds : 5,6 millions d’euros recueillis pour le département des arts de l’Islam, 42 millions pour le futur département des arts de Byzance et des chrétientés en Orient. Le Louvre prévoit enfin de mobiliser pour ce projet la totalité de la licence de marque Louvre Abu Dhabi, soit 300 millions d’euros.

Une erreur, aux yeux de la Cour des comptes qui préconise de flécher plutôt cette manne vers les travaux de rénovation urgents. « Remettre à niveau l’état du bâtiment sans chercher à résoudre les problèmes structurels qui grèvent la vie quotidienne du musée, c’est faire la moitié du chemin, sans ouvrir de perspective durable pour l’avenir du Louvre », objecte toutefois Laurence des Cars, dans ses réponses à la cour.

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