L’Union européenne (UE), qui a été à la pointe du combat contre le réchauffement climatique et se targue de l’être toujours, n’arrivera pas à la COP de Belem (Brésil) les mains vides. Il s’en est fallu de peu, mais les ministres de l’environnement, réunis à Bruxelles, ont évité le pire. Mercredi 5 novembre au petit matin, après près de vingt heures de négociations, les Vingt-Sept ont trouvé un accord pour réduire leurs émissions de CO2 de 66,25 % à 72,5 % d’ici à 2035 (par rapport à 1990). Il s’agit d’une fourchette large, qui manque d’ambition, mais c’était la seule susceptible d’être adoptée à l’unanimité.
A moins de quarante-huit heures du lancement de la COP, le 6 novembre, il y avait urgence. Cette réunion de la dernière chance s’annonçait d’autant plus acrobatique que le sort de la contribution de l’UE (contribution déterminée au niveau national ; NDC) à l’effort mondial de réduction des gaz à effet de serre s’est trouvé intimement lié à celui du pacte vert européen. Et qu’en l’espèce les débats ont été houleux.
Au terme de longues discussions, qui ont failli dérailler plus d’une fois durant la nuit, les Vingt-Sept ont aussi décidé, mercredi, d’une baisse de 90 % de leurs émissions nettes d’ici à 2040 (par rapport à 1990), afin d’atteindre la neutralité climatique en 2050, comme ils s’y sont engagés en inscrivant l’accord de Paris dans leur loi. La cible n’est pas pure, partiellement dégradée par diverses concessions, mais elle a le mérite d’exister. Cet accord a été possible « grâce au contexte international [de la COP]. Je ne suis pas sûre qu’on aurait pu l’avoir dans trois mois ou six mois », insiste Monique Barbut, la ministre de la transition écologique.