Il n’y a qu’à voir les matchs des Néo-Zélandaises depuis le début de la Coupe du monde de rugby, en Angleterre, pour se rappeler à quel point le haka continue d’inspirer ce mélange d’admiration, de respect – sur le terrain comme dans les tribunes – et de crainte dans les yeux des adversaires. Un moment toujours attendu avec impatience, avant le coup d’envoi, dès lors que des joueurs ou des joueuses en noir entrent sur la pelouse.
Dimanche 7 septembre, le stade de Brighton and Hove s’est tu à son tour quand l’ouvreuse et capitaine, Ruahei Demant, s’est mise à déclamer les premières paroles du Ko Uhia Mai (« Qu’on le sache ! »), le haka des Black Ferns. Un haka différent du Ka Mate ou du Kapa o Pango, choisi selon les matchs par les All Blacks, la sélection masculine, souligne le journaliste et écrivain franco-néo-zélandais Ian Borthwick.
« Au début, les joueuses faisaient le Ka Mate, mais c’était mal vu par les gardiens de la culture maorie. Les postures des hommes ne sont pas jugées convenables pour les femmes. Le Ka Mate, sans être guerrier, est très masculin, explique l’auteur de France-All Blacks : cent ans de rencontres (Au vent des îles, 2006) et All Blacks, au cœur de la magie noire (Hugo Sport, 2016). Ce n’est qu’à partir des années 2000 que les joueuses ont cherché à se constituer leur propre haka. »