La Cour internationale de justice (CIJ) a annoncé vendredi 19 septembre avoir reçu une requête du Mali contre l’Algérie, accusée par Bamako d’avoir abattu au début d’avril un drone de son armée en territoire malien. Le Mali avait récemment annoncé le dépôt de cette requête devant la CIJ, plus haute juridiction de l’ONU, qui siège à La Haye (Pays-Bas).

Depuis le 1er avril, le Mali accuse Alger d’avoir abattu un drone de l’armée malienne au-dessus du territoire malien, ce qui constituerait une violation de son espace aérien.

Le Mali affirme que cet « acte hostile de l’Algérie » constitue « une violation manifeste du principe de non-recours à la force et un acte d’agression (…) en violation du droit international », est-il écrit dans un communiqué de la CIJ publié vendredi.

L’Algérie a rejeté ces accusations. Selon Alger, les données radars de son ministère de la défense « établissent clairement la violation de l’espace aérien de l’Algérie » par un drone de reconnaissance venu du Mali.

L’épisode a donné lieu à une crise diplomatique entre les deux pays frontaliers. Depuis, le Mali et ses alliés du Niger et du Burkina Faso ont rappelé leurs ambassadeurs respectifs en Algérie, qui a aussi annoncé le rappel de ses ambassadeurs au Mali et au Niger. Parallèlement, Bamako et Alger ont depuis fermé chacun leur espace aérien à l’autre pays.

Créée en 1948, la CIJ examine les différends entre pays, généralement lorsqu’un Etat accuse un autre de violer un traité international.

Le Mali souhaite « fonder la compétence » de la cour sur l’affaire, ce qui requiert le consentement du gouvernement algérien, auquel la requête a été transmise. Aucune procédure ne peut être entamée tant que l’Algérie n’aura pas accepté la compétence de la cour.

Les autorités maliennes affirment avoir adressé à Alger plusieurs requêtes demandant des éléments de preuves de la violation de son espace aérien, requêtes restées sans suite.

Les relations entre le Mali et son grand voisin du nord n’ont cessé de se dégrader ces dernières années. Bamako reproche à Alger d’entretenir une « proximité avec les groupes terroristes », notamment dans la région frontalière. En janvier 2024, la junte malienne avait annoncé la « fin, avec effet immédiat », de l’accord de paix d’Alger, signé en 2015, longtemps jugé essentiel pour stabiliser le pays.

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