Après avoir célébré avec faste les trente années d’existence de The Divine Comedy en 2020 (le coffret 12 CD, Venus, Cupid, Folly and Time) et en 2021 (des concerts à Londres et Paris passant en revue tout son catalogue), Neil Hannon n’avait plus produit d’album sous le nom dantesque de son « one man band ». Jusqu’à ce Rainy Sunday Afternoon sorti vendredi 19 septembre, rappelant que cet auteur-compositeur-interprète nord-irlandais demeure, à 54 ans, l’un des plus brillants esthètes de la nostalgie.
Mi-juin, à Paris, on ravive avec lui les souvenirs d’un répertoire construit avec l’énergie singulière d’un dandy traçant sa voie entre pop-rock, musique de chambre, fascination rétro, ambition démesurée et conscience de sa fragilité. Œil malicieux, humour pince-sans-rire, il s’amuse à qualifier d’une phrase chaque chapitre de sa discographie.
Liberation (1993), par exemple : « le premier album où je saisissais qui j’étais et ce que je faisais ». Puis Promenade (1994) affichant « le besoin d’être un grand artiste », avant le succès commercial de Casanova (1996). « Soudain, des gens voulaient coucher avec moi ! », se rappelle, en s’esclaffant, le gringalet d’Enniskillen (Irlande du Nord).