Depuis la Renaissance, au moins, la table à tirettes, dite « à l’italienne », aux rallonges coulissantes cachées sous le plateau, est conçue pour passer, en un seul geste, d’une tablée de quatre, à six, huit ou douze convives. A la différence de son ancêtre aux supports à griffes de lion sculptés, le modèle à rallonges de Margaux Keller, Belem, est, lui, un hommage à la simplicité fonctionnelle et à la Provence, qui se retrouve en filigrane dans toutes les collections de la designer. Les pieds de sa table en chêne ou frêne massif délicatement arrondis sont inspirés, par exemple, des mâts du beau Belem, le navire qui fit escale à Marseille lors des JO 2024.

Discrète et compacte dans son format quatre personnes parfait pour les petites cuisines, elle se déploie facilement grâce à ses rallonges pliables, livrées en sus et enveloppées avec soin dans un tissu furoshiki. Celles-ci se glissent au centre, où des tasseaux ajustés les accueillent une fois les extrémités tirées. Dans cette configuration, la table peut ainsi accueillir jusqu’à dix invités autour du large plateau lisse.

Au traditionnel système binaire du design – fonctionnalité et esthétique –, Margaux Keller a choisi de lui opposer l’émotion et la mémoire collective, celle qui « fait sourire » quand on retrouve un objet emblématique d’une époque ou surgi d’un passé pas si lointain. Son élégante « table à manger » est la version raffinée de celle en pin des années 1980, qu’on dégainait en un temps trois mouvements après avoir poussé les meubles pour improviser un joyeux dîner avec une liste de convives à rallonge…

Nom Table à manger à rallonges Belem.

Matières Chêne ou frêne massif.

Prix 2 590 € chez Margaux Keller.