Une très forte explosion, suivie de déflagrations et d’échanges de tirs. Le 4 octobre en fin d’après-midi, une attaque suicide contre le centre de détention de Godka Jilacow, situé près de la présidence, a retenti au cœur de Mogadiscio, la capitale somalienne. Bilan : sept morts, tous combattants du groupe islamiste Harakat Al-Chabab Al-Moudjahidin, couramment appelé Al-Chabab. Aucune information sur le nombre de morts ou de blessés du côté des forces de l’ordre somaliennes n’a en revanche été communiquée par le gouvernement.
Cet assaut est le dernier d’une série d’attaques perpétrées ces derniers mois par la milice djihadiste, dans le but de récupérer des territoires-clés jusqu’ici contrôlés par l’armée. Le 18 mars, les Chabab ont ainsi visé le convoi présidentiel, faisant dix morts. Une semaine plus tôt, le 11 mars, un attentat à la voiture piégée a provoqué la mort d’au moins six personnes à l’hôtel Cairo, à Beled Uen, à 300 kilomètres au nord de la capitale.
En quelques mois d’offensive, Al-Chabab a « totalement renversé le rapport de force, en occupant désormais des zones stratégiques, notamment autour de Mogadiscio », affirme Fathima Azmiya Badurdeen, chercheuse au département religion, culture et société de l’université de Groningue, aux Pays-Bas. Depuis la prise des villes d’Afgooye et de Balcad en mai, situées respectivement à 29 et 30 kilomètres au nord-ouest et au nord de la capitale, puis de Sabiid, à 40 kilomètres au nord-ouest, trois mois plus tard, Mogadiscio est cerné.