Chaque vendredi, Le Monde Afrique vous présente trois nouveautés musicales issues ou inspirées du continent. Cette semaine, rendez-vous au Kenya, au Ghana et en Afrique du Sud avec des morceaux tout droit sortis des années 1960 à 1980.
Avec plus de 1 000 chansons à son actif, Joseph Kamaru (1939-2018) fut l’un des artistes les plus prolifiques du Kenya. En partenariat avec son petit-fils, l’artiste sonore KMRU, le label londonien Disciples revient sur sa carrière à travers une compilation, Heavy Combination, réunissant 17 morceaux enregistrés entre 1966 et 2007 et pour l’occasion remastérisés.
Présenté comme « la première rétrospective couvrant toute la carrière du roi du benga » – un genre typiquement kényan initialement créé par les Luo avant d’être repris par les Kikuyu –, l’album paraît ce vendredi 31 octobre en vinyle, CD et numérique. Une bonne introduction pour découvrir une œuvre qui mêle satire politique, commentaires sociaux et chansons d’amour.
A la même époque, au Ghana, c’est le highlife qui a le vent en poupe. Le label britannique Soundway Records proposera fin novembre une compilation, Ghana Special : Highlife (en vinyle et numérique), revenant sur « l’âge d’or » de cette musique, entre 1967 et 1976, lorsqu’elle renouvelle les anciennes coutumes en se mêlant au rock et à la soul.
Au menu, dix morceaux signés de Honny and the Bees Band, Ogyatanaa Show Band ou encore Wellis Band. Sans oublier l’icône du genre, Ebo Taylor, ici accompagné du groupe Asaase Asa. « Cet album retrace l’évolution du highlife au cours d’une décennie cruciale, explique le label, célébrant la vitalité durable du genre tout en offrant un aperçu de l’histoire musicale vibrante du pays. »
Direction l’Afrique du Sud bien des années plus tard. En 1988 exactement, date de sortie de Ma Dea Luv, le premier album du duo J.E. Movement, composé de James Nyingwa et Elliot Faku. Réédité début septembre en numérique par le label sud-africain Afrosynth, cet opus comprend six morceaux à la croisée de la soul, du R & B, du funk et du hip-hop, taillés pour les dancefloors bien qu’on puisse y trouver une certaine résonance politique.
La chanson éponyme, par la sonorité de son titre et de son refrain, a ainsi été perçue par beaucoup comme un jeu de mots faisant référence à Nelson Mandela, alors emprisonné. Deux autres albums suivront, dont l’un après la mort de James Nyingwa, poignardé dans une rue de Johannesburg en 1990.