En mai 1939, Julien Gracq (1910-2007), qui vient de publier son premier livre, Au château d’Argol, chez l’éditeur José Corti (1895-1984), envoie ce roman à André Breton (1896-1966). Ces deux hommes ne se sont encore jamais rencontrés. Gracq a cependant lu avec ferveur, quand il était étudiant à l’Ecole normale supérieure, plusieurs livres du théoricien du surréalisme, dont Nadja (1928), Les Pas perdus (1924) et Poisson soluble (1924), fasciné par le « sentiment de jaillissement » et l’« espèce de jet brutal » qui irriguent ces récits.

Lorsqu’il découvre ce roman de Louis Poirier, qui a pris pour pseudonyme Julien Gracq, afin de préserver son anonymat, Breton est immédiatement séduit par la prose du jeune écrivain, de quatorze ans son cadet. « Votre livre m’a laissé sous l’impression d’une communication d’un ordre absolument essentiel. (…) Vous disposez, me semble-t-il, de grands secrets… », lui écrit-il.

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