« Le 42e congrès a décidé d’acter la sortie de l’UPM, membre fondateur du FLNKS », a déclaré son président, Victor Tutugoro, mercredi 19 novembre, lors d’une conférence de presse. Cette officialisation s’est faite à l’issue du congrès annuel du parti tenu du 14 au 16 novembre à Goyeta (Ponérihouen, côte est de la Nouvelle-Calédonie). Victor Tutugoro, 69 ans, a ajouté avoir été reconduit à la tête du mouvement, mais avoir demandé à exercer son dernier mandat.
Le parti se range désormais pleinement derrière l’Union nationale pour l’indépendance (UNI) en compagnie du Palika (Parti de libération kanak), qui avait officialisé sa sortie définitive du FLNKS la semaine dernière, et le soutien à l’accord de Bougival.
L’UPM estime que « les conditions ne sont plus réunies pour porter au travers de l’outil FLNKS la trajectoire devant mener (…) le pays à sa pleine souveraineté ».
Victor Tutugoro a dénoncé « une mouvance indépendantiste dont une partie s’est largement radicalisée ces derniers temps au travers de l’outrance et de la menace », estimant que cela s’est fait « au détriment des valeurs [des accords] de Matignon et de Nouméa » de 1988 et 1998.
L’arrivée dans le FLNKS de plusieurs mouvements dits nationalistes, la nomination d’un président du FLNKS, « alors qu’au moins deux organisations ont toujours été contre », ainsi que le retrait par le FLNKS de sa signature à l’accord de Bougival ont été des motifs de rupture, selon M. Tutugoro.
« Cet accord nous sépare aujourd’hui du FLNKS et constitue un argument supplémentaire de poids pour dire que nous n’avons plus rien à y faire », a-t-il résumé.
L’accord de Bougival, signé le 12 juillet entre l’Etat, une partie des indépendantistes et les non-indépendantistes, prévoit notamment la création d’un Etat de Nouvelle-Calédonie doté d’une nationalité propre. Le FLNKS l’a rejeté car il le juge « contraire au processus de décolonisation » du territoire français du Pacifique Sud.
Reconnaissant un texte imparfait, Victor Tutugoro a estimé que « l’idée est de clarifier, mais de ne pas déséquilibrer l’accord », évoquant des ajustements sur, notamment, les modalités du droit à l’autodétermination et du transfert des compétences régaliennes ou le futur statut international du territoire.
Alors que la ministre des outre-mer, Naïma Moutchou, a annoncé la semaine dernière lors de son premier déplacement en Nouvelle-Calédonie la tenue au début de 026 d’une « consultation citoyenne anticipée » sur Bougival, Jean Creugnet, secrétaire général de l’UPM, a estimé que seuls les inscrits sur la liste électorale spéciale pour la consultation, établie pour les consultations d’autodétermination, devaient y participer.