A tous les échelons, pour toutes les questions, des sondages. A quatre mois des élections municipales, les acteurs politiques interrogent l’« opinion » locale pour déterminer les meilleures têtes de liste dans les villes, appuyer des alliances politiques. Quant à l’élection présidentielle de 2027, les enquêtes sur les intentions de vote abondent depuis 2024, même si les noms des coureurs sur la ligne de départ restent flous. En octobre, la commission des sondages a recensé douze enquêtes électorales publiées sur les municipales, dont huit ont été commandées par des parties prenantes (mairie sortante, candidats, partis), six sondages sur les législatives et deux autres sur l’élection présidentielle…
Massivement utilisé par le personnel politique, l’outil sondagier est « devenu d’une grande banalité, servant aussi bien de complément à l’investiture acquise dans les instances partisanes ou comme moyen concurrent des règles partisanes. Dans tous les cas, les candidats n’imaginent plus guère se passer de l’onction des sondages », écrivait, en 2006, l’universitaire Alain Garrigou dans L’Ivresse des sondages (La Découverte). Un constat très actuel. La période semble même propice à un regain, la commission des sondages ayant relevé en mars une « augmentation du nombre des sondages sur les climats, les bilans et les projets municipaux. Cette tendance laisse penser que la réalisation de tels sondages prend une connotation électorale plus forte à l’approche de l’échéance des élections municipales de 2026 », écrivait la commission, faisant entrer ces enquêtes sous le champ de la loi de 2016 encadrant leur publication.