C’est devenu l’attraction touristique de la ville. Pas le cable car, ce tramway tracté par câble, qui transporte ses passagers sur les hauteurs de San Francisco (Californie), ni la prison d’Alcatraz, mais les taxis sans chauffeur de Waymo, cette filiale consacrée aux voitures autonomes d’Alphabet, la maison mère de Google. Les visiteurs veulent immédiatement tester les SUV Jaguar blancs, surmontés d’une tourelle aux capteurs tournants, qui arpentent la cité californienne. Encore faut-il télécharger l’application, se déplacer là où le taxi pourra se garer et patienter quelques longues minutes. Un code pour entrer, des ceintures de sécurité à boucler obligatoirement, et nous voilà embarqués.
L’expérience est paisible, dans un habitacle calme et spacieux. Le taxi va vite, il est déterminé, ne pile pas quand un piéton s’approche, même dans les rues étroites et encombrées de Chinatown. L’engin monte les collines, change de file avec dextérité. L’expérience est plaisante mais le taxi est mis à l’épreuve dans les cas limites. Lors de notre test, il n’a pas aimé rencontrer une voiture de pompier au milieu d’un croisement, se retrouvant bloqué à l’intersection. Il ne se gare manifestement que par l’avant – le créneau, il ne connaît pas plus que les Américains et des cadres en goguette se sont retrouvés coincés pendant cinq minutes à la sortie d’un gala. Dans une enquête publié mercredi 3 décembre, le Wall Street Journal estime que les voitures Waymo commencent à se comporter comme des taxis new-yorkais : slaloms, demi-tours, accélérations pour avoir le feu vert.