Le siège de la mission de médiation de l’Organisation des Nations unies (Manul) à Tripoli a été visé, jeudi 21 août au soir, par un tir de roquette ayant atterri à proximité sans faire de dégâts matériels et sans blesser, ont annoncé le ministère de l’intérieur et la mission onusienne.
La Manul « a été informée du tir (…) pendant le briefing de la représentante spéciale [de l’ONU en Libye], Hanna Tetteh, devant le Conseil de sécurité », selon un communiqué diffusé sur X. Le ministère de l’intérieur de Tripoli a également annoncé qu’« une tentative d’attaque avec un missile SPG a été avortée grâce à la vigilance des forces de police et de sécurité ».
L’engin a touché « une maison dans la ville de Janzour [banlieue de Tripoli], sans causer de dégâts », selon le ministère qui a indiqué avoir saisi un pick-up transportant deux autres missiles et une rampe de lancement.
« Les autorités compétentes travaillent à identifier les suspects afin de les arrêter et les traduire en justice », a-t-il assuré. Le ministère dit avoir élaboré « un plan rigoureux pour sécuriser le siège de la Manul et les autres représentations diplomatiques ».
Le gouvernement d’union nationale basé à Tripoli et reconnu par l’ONU a « condamné avec la plus grande fermeté la tentative échouée de cibler le siège » de la mission, qui constitue « un acte grave visant à compromettre la sécurité et la stabilité et à nuire aux relations de la Libye avec la communauté internationale ». L’exécutif a renouvelé « son engagement à construire des forces de sécurité professionnelles et unifiées et à mettre fin au phénomène de la formation de groupes armés illégaux ».
Depuis la chute et la mort du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye peine à se stabiliser et deux gouvernements rivaux s’y disputent le pouvoir : dans l’Ouest, celui d’Abdelhamid Dbeibah, internationalement reconnu, et à l’Est un exécutif parallèle soutenu par le puissant maréchal Khalifa Haftar. En mai, de violents affrontements à Tripoli entre forces gouvernementales et groupes armés, que l’exécutif avait entrepris de démanteler avaient fait au moins 8 morts, selon la Manul.