Dans la famille Haftar, c’est finalement lui qui s’est imposé. Saddam Haftar, fils du maréchal Khalifa Haftar, qui règne sur l’est et le sud de la Libye depuis dix ans, a été nommé vice-commandant de l’Armée nationale libyenne jeudi 14 août. Une promotion entérinée par le Parlement libyen qui siège à Benghazi.
Jusqu’ici chef d’état-major des forces terrestres de l’Armée nationale libyenne, le jeune général devient ainsi le numéro 2 de son père et son successeur désigné. A 82 ans, Khalifa Haftar consolide ainsi le pouvoir de son clan sur la Cyrénaïque. Un choix qui complique toute tentative de résolution de la crise libyenne par le retour à un pouvoir civil unifié, dans un pays toujours dirigé par deux administrations parallèles – l’une menée par le premier ministre, Abdel Hamid Dbeibah, installé à Tripoli et reconnu par l’Organisation des Nations unies (ONU), et l’autre basé dans l’est, incarné par le Parlement contrôlé par le clan Haftar.
« Si certains en doutaient encore, cette nomination familiale évacue l’idée que l’Armée nationale libyenne n’est qu’une armée. Cela montre très clairement qu’il s’agit plutôt d’une entreprise privée sous la direction des fils de Khalifa Haftar. Khaled Haftar a également été nommé chef d’état-major et Belgacem Haftar contrôle les fonds liés à la reconstruction et au développement, alloués sans aucun contrôle », souligne Emadeddin Badi, expert de la Libye au sein du Centre on Armed Groups, un think tank orienté sur la résolution des conflits.